jeudi 16 juillet 2009

La ballade des échinodermes

C’est la fin de ce monde-ci
Et de sa chair en dent de scie
Tout est profondément perdu
Sait-on ce que l’on a connu ?

Des singes ou des échinodermes
De cette faim sous notre derme
De cet épilogue frileux
Plus misérable que galeux

Que sait-on de ce monde-ci ?
De quoi peut-il être transi
Sinon de notre opposition
A ce qui naît et nous contraint ?

Voici que continue le train
Où notre place était acquise
Et c’est ainsi que va l’effroi
Entre les banquettes exquises

Et les reliefs d’un buffet froid
Sur une table qui s’enlise

Que va-t-il arriver
Si notre faim va à l’encontre
De ce qui demeure et qui contre
Et du bijou et de l’écrin

Magnifique enfant de là-bas
Qui fut simulacre et combat ?
Que peux-tu provoquer de plus
Que le chaos, que le trépas

La mortitude et le méplat ?
Des garnisons de solitude

C’est la fin de ce monde-ci
De son amour en dent de scie
Tout est profondément perdu
Sait-on ce que l’on a connu ?

Des singes ou des échinodermes
De cette faim sous notre derme
A qui l’on a touché la joue
Plus misérable que frileux

Plus molécule que galeux
Plus molécule

Nous sommes
Nous sommes des échinodermes
A la muqueuse qui se ferme
Sur fond de monde perdu
Et nous nous battons à mains nues

Nous sommes des échinodermes
Dont la carapace renferme
Un vin, un venin douloureux
Et nous nous battons d’autant mieux

C’est la fin de ce monde-ci
On s’en ira en Italie
Où doit bien être notre lit
Quelque part sous un pin marin

Quelque part sous le romarin
Le marbre est confident du monde
Et ce jour-là sur notre tombe
Un oiseau des plus audacieux

Mangera la chair de nos yeux
Mangera la chair de nos yeux

Mangera la chair de nos yeux
Mangera la chair
Mangera la chair de nos yeux
Mangera la chair de nos yeux

Mangera la chair
Mangera la chair de nos yeux
Mangera la chair
Mangera la chair

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