mercredi 15 juillet 2009

L’ATELIER DU CRABE - 1981



Pochette du 33 tours « l’Atelier du crabe ». L’album en tant que tel n’existe plus. Les chansons qui le composent seront éparpillées à droite et à gauche au fil des rééditions en CD. «L’atelier du crabe» et «Il faut toujours se dire adieu» se retrouveront sur la réédition CD de «Comme un guerrier» en 1995. «Manteau rouge», «Le masque sur le mur» et «Les îles de la Sonde» se retrouveront sur le CD «Royaume de Siam». «Marin’bar» est sortie sur la compilation CD de 1999. «Les rendez-vous d'automne» et «Musique dans la tête», quant à elles, ne seront jamais rééditées.

L'atelier du crabe
Il faut toujours se dire adieu
Manteau rouge
Les îles de la sonde
Les rendez-vous d'automne *
Marin'bar
Le masque sur le mur
Musique dans la tête *

Sur la lancée de son prédécesseur, "L'Atelier du Crabe" creuse le sillon des influences de voyages ; on passera rapidement sur "l'autre tube" de Manset, "Marin' Bar" (plus profond cependant que sa musique un peu trop légère ne le laisse supposer) pour apprécier des "classiques" comme "Manteau Rouge" ou "Le Masque sur le mur" ou bien encore "Les Rendez-vous d'automne", inexplicablement écarté des rééditions futures.

Christophe Dufeu.

L’atelier du crabe

(…)

Il faut toujours se dire adieu

Il faut toujours se dire adieu
Et devant les jardins déserts
Se regarder partir,
Ramasser le mouchoir qui tombe à terre
Et tourner le dos.
Il faut toujours se dire adieu,
Remettre son sort entre les mains de Dieu
Parce qu’on sait pas toujours
Quand l’avion se pose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose
Parce qu’on sait pas toujours
Quand l’avion se pose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose.

Il faut toujours se dire adieu
Et devant les arbres mouillés,
Se regarder comme on est
Et tourner le dos.
Il faut toujours se dire adieu,
Remettre son sort entre les mains de Dieu
Parce qu’on sait pas toujours
Quand l’avion se pose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose
Parce qu’on sait pas toujours
Quand l’avion se pose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose
Et qu’on a peur de perdre
Et peur de rater quelque chose.

Il faut toujours se dire adieu,
Remettre son sort entre les mains de Dieu.
Il faut toujours se dire adieu.


Manteau rouge

Puisqu’on m’a demandé de tenir son bras
Et de voir l’aiguille s’enfoncer
On n’a pas toujours de la chance
On se penche, on tombe, on avance

On enfile le manteau rouge
Et les arbres bougent et le ciel va tomber
On sait pas, demain, ce soir
Quel jour, quelle heure, ça va s’arrêter

On se cache, on rampe, on avale
On se donne du mal à tenir debout
On regarde en face, et le danger passe
Alors y a qu’à tendre le cou

De l’autre côté de la frontière
Où les bananiers sont tombés
On trouve des casques et des civières
Des jeeps, des brancardiers

On est tous pareils, on n’a rien d’autre à faire
Que d’écrire sur un bout de papier
La vie qu’on mène à l’autre bout de la terre
Pendant qu’on voit les bombes tomber

Mais, de l’autre côté de la rivière
T’as des hommes qui mangent des chiens
Des femmes qu’ont peur de la lumière
Qu’ont plus de lait dans les seins

On se dépêche, on arrive et on passe devant
Y a p’être quelque chose à voir
On s’arrête au bord du trou brûlant
Y’a quelqu’un qui vend à boire

On enfile le manteau rouge
Et les arbres bougent et le ciel va tomber
On sait pas demain, ce soir
Quel jour, quelle heure ça va s’arrêter.

On se cache, on rampe, on avale
On se donne du mal à tenir debout
On regarde en face, et le danger passe
Alors y a qu’à tendre le cou

Mais de l’autre côté de la frontière
Où les bananiers sont tombés
On n’a pas toujours de la bière
On se demande ce qui s’est passé

Mais, ferme les yeux, éteint la petite lumière
Qu’on se souvienne plus de rien
Ni des femmes tombées dans les rizières
Ni des enfants morts de faim

Un jour dans un fauteuil avec un cigare
Au bord de la Méditerranée
T’as des tas de gens qui viendront pour me voir
Pour me demander de raconter

Mais y aura rien de plus pourri que ma mémoire
Je saurai même plus compter
Ma vie sera plus qu’un grand trou noir
Avec des cadavres enterrés

On enfile le manteau rouge
Et les arbres bougent et le ciel va tomber
On sait pas, demain, ce soir
Quel jour, quelle heure, ça va s’arrêter

On se cache, on rampe, on avale
On se donne du mal à tenir debout
On regarde en face, et le danger passe
Alors y a qu’à tendre le cou

On enfile le manteau rouge
Et les arbres bougent et le ciel va tomber
On sait pas, demain, ce soir
Quel jour, quelle heure, ça va s’arrêter

On se cache, on rampe, on avale
On se donne du mal à tenir debout
On regarde en face, et le danger passe
Alors y a qu’à tendre le cou


Les îles de la sonde

T’as pas vu les îles de la Sonde
Les poissons volants qui retombent
Sur le fond de la barque ronde
T’as pas vu les îles de la Sonde

T’as pas vu les îles de la Sonde
Les femmes au sourire de Joconde
Comme au premier matin du monde
T’as pas vu les îles de la Sonde

Mais tu peux partir quand même
Y a des poissons qui t’emmènent
Poissons d’argent, poissons volants
Poissons de feu, poissons de glace
Poissons aux ongles qui cassent

Tu n’as pas vu les îles de la Sonde
Elles t’attendent à l’autre bout du monde
Moitié dans l’eau, moitié dans l’ombre
Moitié dans l’eau, moitié dans l’ombre

Mais tu peux partir quand même
Y a des poissons qui t’emmènent
Poissons d’argent, poissons volants
Poissons qui plongent, poissons qui nagent
Poissons venus du fond des âges

Poissons aux longues chevelures
Dauphins bleus sur fond d’azur


Les rendez-vous d’automne *

Où sont passés les rendez-vous d’automne
Et le jour, la pluie, les enfants qui frissonnent?
Que sont devenus les rendez-vous d’automne
Les secrets, les gelées du matin, les jardins déserts?

Y’a des bras qui se tendent
Y’a des troncs qui se fendent
Et toi tu casses des briques
Tu te fous du jardin
T’as du sang plein les mains
Tu rêves de l’Amérique

Y’a des jours tu voudrais
Qu’on se dise des secrets
Qu’on se raconte des histoires
Qu’on envoie des bateaux
Sur des lacs en roseaux
Dans les jardins du soir

Que sont devenus les rendez-vous d’hiver,
Et le froid, l’enfant qui souffle dans ses doigts?
Que sont devenus les rendez-vous d’hiver,
Les barrières gelées, les lacs, les lunes neigeuses?

Y’a des jours t’en peux plus
Mais le cauchemar continue
Tu as le cœur qui bat tout le temps
Les fumées, les brouillards
Et les mains des vieillards
Qui caressent les enfants

Tu te souviens des allées
Des troncs des marronniers
Et des kiosques à musique
Dans le ciel tout là-haut
Tu regardes les oiseaux
Voler vers l’Amérique

Que sont devenus les rendez-vous d’automne
Et le vent, et le vent?

Y’a des bras qui se tendent
Y’a des troncs qui se fendent
Et toi tu casses des briques
Tu te fous du jardin
Tu as du sang plein les mains
Tu rêves de l’Amérique

Y’a des jours t’en peux plus
Mais le cauchemar continue
Tu as le cœur qui bat trop vite
Dans le ciel tout là-haut
Tu regardes les oiseaux
Voler vers l’Amérique
Voler vers l’Amérique
L’Amérique


Marin’bar

Elle mange des peaux de bambou
Vous lui avez parlé de vous
Puis dans un bungalow
Sur le mur y’a son vélo

Elle a pas peur des poissons
Ni des requins du lagon
Elle met ses dollars américains
Dans son maillot de bain

Elle mange du riz, des gâteaux
Fait tomber les noix de coco
Se lève à six heures du soir
Et va s’asseoir au Marin’bar

Elle ramasse des coquillages
C’est la plus belle, la plus sage
T’oublieras pas son visage
C’est la plus belle de la plage

Au Marin’bar
Si tu veux la voir
T’as plus qu’à t’asseoir
Au Marin’bar

Au Marin’bar
Elle est là tous les soirs
T’as plus qu’à t’asseoir

Quand elle est née, y’avais rien
Pas de soldats américains
Maintenant elle a des copains
Dans tous les hôtels du coin

Le soir elle rentre en voiture
Elle dort dans une couverture
Entre sa sœur et sa mère
Dans sa vie, y’a pas de mystère

Elle mange du riz, du poisson
Elle embrasse tous les garçons
Se lève à six heures du soir
Et va s’asseoir au Marin’bar

C’est la plus belle, la plus sage
Elle ramasse des coquillages
Tu n’oublieras pas son visage
C’est la plus belle de la plage

Au Marin’bar
Si tu veux la voir
T’as plus qu’à t’asseoir
Au Marin’bar

Au Marin’bar
Elle est là tous les soirs
T’as plus qu’à t’asseoir

Elle mange du riz, du poisson
Elle embrasse tous les garçons
Se lève à six heures du soir
Et va s’asseoir au Marin’bar

C’est la plus belle, la plus sage
Elle ramasse des coquillages
Tu n’oublieras pas son visage
C’est la plus belle de la plage

Au Marin’bar
Si tu veux la voir
T’as plus qu’à t’asseoir
Au Marin’bar

Au Marin’bar
Elle est là tous les soirs
T’as plus qu’à t’asseoir
Au Marin’bar


Le masque sur le mur

Il a tout vendu, tout donné
Dans la maison abandonnée
On entend ses pas résonner
Y a plus qu’une ampoule allumée
Y a plus qu’une ampoule

Et y a le masque sur le mur
Qui fait froid dans le dos
Qui fait froid dans le dos
Et y a le masque sur le mur
Qui dit jamais un mot
Qui dit jamais un mot
Non, qui dit jamais un mot
Qui dit jamais un mot

Il a tout vendu, tout donné
L’a juste gardé que son collier
Qui vient des Indes
La dernière page de son cahier
Tu peux pas lire, tout est rayé
Tu peux pas lire

Et y’a le masque sur le mur
Qui fait froid dans le dos
Qui fait froid dans le dos
Et y’a le masque sur le mur
Qui dit jamais un mot
Qui dit jamais un mot
Non, qui dit jamais un mot
Qui dit jamais un mot

Quand il est parti, là-bas
Il savait pas, savait pas
Qu’on en revient pas
On en revient pas

Il a tout donné, tout vendu
Y a qu’une photo qui reste pendue
Avec des femmes, des enfants nus
C’est là-bas qu’ils se sont connus
C’est là-bas qu’ils se sont

Et y’a le masque sur le mur
Qui fait froid dans le dos
Qui fait froid dans le dos
Et y’a le masque sur le mur
Qui dit jamais un mot
Qui dit jamais un mot
Qui dira jamais un mot
Qui dira jamais un mot

Quand il est parti, là-bas
Il savait pas, savait pas
Qu’on en revient pas
On en revient pas
On en revient pas
On en revient pas
On en revient pas


Musique dans la tête *

Tu as choisi de vivre comme un Jésus de bazar
Qui se laisse tomber dans les trous du hasard
Mais y’a plus de miracle, aujourd’hui c’est comme hier
T’es la même fourmi dans la même fourmilière

T’as choisi de vivre à l’écart des connards
Et de te taire, plus parler, pas bavard
C’est toujours la même histoire
Tu te cognes la tête au plafond
Comme quand tu portais des complets veston

Mais t’as la musique,
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
Dans la tête

Mais tu penses à quoi, t’as posé sur la table
C’est la photo d’un groupe minable
Y’a la radio qui passe, la voix d’un copain d’hier
Et tu te lèves, tu renverses ta bière

Mais t’as la musique,
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
Dans la tête

Dans le frigidaire, t’as la viande, t’as la bière
Y’a ton chien qui hurle à la grille
Mais y’a rien de changé, aujourd’hui c’est comme hier
Y’a ta femme qui pleure dans l’église

Et t’as la musique,
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
T’as la musique
Dans la tête

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