mercredi 15 juillet 2009

Y’a une route

Y a une route
Y a une route
Tu la prends, qu’est-ce que ça te coûte ?
Y a une route
Y a même un chien qui court
La tête entre les mains
Y a une route
Tu sais, y a pendant des années
Des gens qui ont vécu le dos tourné
Sur une route abandonnée
Avec des marronniers sauvages
Qui jettent leurs fruits plein le paysage
Y a une route comme une blessure
On verrait l’os de ton visage

Y a une route
Y a une route
Avec des champignons qui poussent
Et qui font la neige et la mousse
Y a une route qui coupe la brousse
Y a une route emplie d’oiseaux
Aux yeux malades
Qui regardent vers l’équateur
D’où vient la fumée qui fait peur
D’où vient la fumée qui fait peur
Y a une route
Y a une route
On marche dessus
Y a pas de tapis
Y a des fleurs comme des anémones
Qu’attendent la pluie
Y a une route
Tous les dix ans, y a un marin
Qui jette l’ancre au café du coin
Qui parle de voyager plus loin
Après la route, faut prendre le train
Tu descends dans le petit matin
Avec ta valise à la main
Y a tellement de bruit que tu n’as plus d’oreilles
Pendant que la fumée mange le ciel
Et finalement tout est pareil

Parce qu’y a une route.
Tu la longes ou tu la coupes
Tu t’allonges et on te passe dessus
Ou tu te lèves et on te tire dessus.
Mais y a une route, c’est mieux que rien
Sous tes semelles c’est dur et ça tient

Y a une route
Y a une route
Y a une route
Y a une route
Y a une route

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