tag:blogger.com,1999:blog-71881245776651252902024-02-02T15:26:43.792-08:00GERARD MANSETamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.comBlogger195125tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-47273296641605297672009-07-16T11:56:00.000-07:002009-07-16T13:52:59.284-07:00Un jour*<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8VbXiKAgn9OBwWzWmq7-0mzTNyZvVIW28x0n-nK-EFCyfVacxyAZ7KZt9B4JVVsSbhwoug6vqhyphenhyphen3RpHPRXDurLgn3SfHhMf8xzDKvrM5DLcp-zHoz1mlVMWvEj26hIYd3KbBPryzxer4/s1600-h/45c.bmp"><img style="WIDTH: 226px; HEIGHT: 225px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5359135312195484466" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8VbXiKAgn9OBwWzWmq7-0mzTNyZvVIW28x0n-nK-EFCyfVacxyAZ7KZt9B4JVVsSbhwoug6vqhyphenhyphen3RpHPRXDurLgn3SfHhMf8xzDKvrM5DLcp-zHoz1mlVMWvEj26hIYd3KbBPryzxer4/s320/45c.bmp" /></a><br /><div><br />Pochette du 45 tours sorti en février 1969. « Le père » et « Un jour » ne sont sorties ni en 33 tours ni en CD.<br /><br />Un jour<br />Tout autour du front de son visage<br />Venu du fond des ages<br />De ses longs doigts<br />De ses cheveux blonds<br />Sans rides ni raison<br />Comme le cycle des saisons<br /><br />J’entends déjà son rire<br />Etonnez-vous<br />J’entends déjà son rire<br />J’entends déjà son rire<br /><br />Un jour<br />Le long de son dos de ses épaules<br />Comme pleuvent le saule<br />De ses longs frissons<br />De ses yeux sans fonds<br />Sans rides ni raison<br />Comme le cycle des saisons<br /><br />J’entends déjà son rire<br />Etonnez-vous<br />J’entends déjà son rire<br />J’entends déjà son rire<br /><br />J’entends déjà son rire</div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-21369398081542018272009-07-16T11:54:00.000-07:002009-07-16T13:53:19.606-07:00Le père*<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-8vjR8kTZwnbQOE900WFvhe2BgD5AgRO2roH_p695mqD9qwb0IER4GCKLRndEw-GBcshjnqC9_I6-nrA1jwYwe27pBmTzab4ARL2RHAD_oJ_F3_DNRzVG_xSUEWTIDBHBoijOJ-5aA5g/s1600-h/45c.bmp"><img style="WIDTH: 226px; HEIGHT: 225px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5359133740588585986" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-8vjR8kTZwnbQOE900WFvhe2BgD5AgRO2roH_p695mqD9qwb0IER4GCKLRndEw-GBcshjnqC9_I6-nrA1jwYwe27pBmTzab4ARL2RHAD_oJ_F3_DNRzVG_xSUEWTIDBHBoijOJ-5aA5g/s320/45c.bmp" /></a><br /><div><br />Pochette du 45 tours sorti en février 1969. « Le père » et « Un jour » ne sont sorties ni en 33 tours ni en CD.<br /><br />Le père<br />Se désespère<br />Il a raison<br />Le fils est en prison<br /><br />La mère<br />N’a rien à faire<br />A la maison<br />Qu’à perdre la raison<br /><br />Il n’aurait pas du parler pendant les repas<br />Le père hausse le ton, le fils n’entend pas<br />Et chacun d’entre nous en aurait fait autant<br />Ce n’est pas la raison qui fait qu’il l’aimait tant<br /><br />Et pour une fois que le fils avait des raisons de désobéir<br />Il avait la façon de l’aimer sans sourire<br />Il est venu s’asseoir au banc des accusés<br />Le jury délibère, il a quitté la salle<br />On le libère<br /><br />Le père<br />Se désespère<br />Il croit encore<br />Son fils a demi mort<br /><br />Le mère<br />N’a rien à faire<br />Qu’à regarder<br />Son fils, à la garder<br /><br />Il avait bien raison de ne penser qu’à lui<br />Chaque jour se ressemble et le lendemain suit<br />C’est pour ça que sa mère de sa main essuie<br />Le mauvais sang qu’il a laissé sur le tapis<br /><br />Il n’aurait jamais du se battre dans la ville<br />Et lorsque les voisins qui l’avaient reconnu<br />Lui on dit d’où viens-tu ?<br />Il n’aurait jamais du laisser le gaz ouvert<br />C’est peut-être qu’il n’était pas assez couvert<br />Pense la mère<br /><br />Et le père<br />Lui se désespère<br />Il a raison<br />Le fils est en prison<br /><br />Le père<br />Se désespère<br />Il a raison<br />Car comment faire<br /><br />Vu que le fils<br />Le fils<br />Le fils<br />Ressemble au père<br /><br />Pour le fils<br />Le fils<br />Le fils<br />Ressemble au père<br /><br />Oui<br />Pour que le fils<br />Le fils </div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-56211946820969883092009-07-16T04:02:00.000-07:002009-07-16T14:09:15.647-07:00MANITOBA NE REPOND PLUS - 2008<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhec00laY-_zzZSz-am9CU6WV1CbwDaKKHgxn_Ubyi91KGLp_IzeHNp-1ZSEkI6RGBs125EPgnm3BFjSZDPSbioRcr9ny9n64olWDOm-vI13eXBXPTb1gvEHxnnIT26WPywrYEwXYql12I/s1600-h/42.bmp"><img style="WIDTH: 149px; HEIGHT: 148px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5359011928657900050" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhec00laY-_zzZSz-am9CU6WV1CbwDaKKHgxn_Ubyi91KGLp_IzeHNp-1ZSEkI6RGBs125EPgnm3BFjSZDPSbioRcr9ny9n64olWDOm-vI13eXBXPTb1gvEHxnnIT26WPywrYEwXYql12I/s200/42.bmp" /></a><br /><div></div><div>Pochette du CD « Manitoba ne répond plus ». Les paroles ci-dessous sont les paroles telles que les chante Manset et non pas les paroles retranscrites (parfois avec des erreurs) dans le livret qui accompagne le CD.<br /><br />CD 1<br /><br />Comme un Lego<br />Dans un jardin que je sais<br />Le pays de la liberté<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Quand une femme<br />Genre humain<br />Voulez-vous savoir<br />Amazonie<br />Le pavillon de Buzenval<br />Dans mon berceau j'entends<br /><br />CD 2 – Instrumentaux<br /><br />Vahiné ma sœur<br />Quand on perd un ami<br />Demain il fera nuit<br />A quoi sert<br />Pays de la liberté<br /><br /><br /></div><div><strong>Comme un Lego<br /></strong><br />C’est un grand terrain de nulle part<br />Avec de belles poignées d’argent<br />La lunette d’un microscope<br />Et tous ces petits êtres qui courent<br />Car chacun vaque à son destin<br />Petits ou grands<br />Comme durant les siècles égyptiens<br />Péniblement<br />Porter mille fois son poids sur lui<br />Sous la chaleur et dans le vent<br />Dans le soleil ou dans la nuit<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br /><br />Quelqu’un a inventé ce jeu<br />Terrible, cruel, captivant<br />Les maisons, les lacs, les continents<br />Comme un Lego avec du vent<br />La faiblesse des tout-puissants<br />Comme un Lego avec du sang<br />Force décuplée des perdants<br />Comme un Lego avec des dents<br />Comme un Lego avec des mains<br />Comme un Lego<br /><br />Voyez-vous tous ces humains<br />Danser ensemble à se donner la main<br />S‘embrasser dans le noir à cheveux blonds<br />À ne pas voir demain comme ils seront<br />Les capitales sont toutes les mêmes devenues<br />Facettes d’un même miroir<br />Vêtues d’acier, vêtues de noir<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego<br /><br />Facettes d’un même miroir<br />Vêtues d’acier, vêtues de noir<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego<br /><br />Pourquoi ne me réponds-tu jamais<br />De ta retraite sous ton arbre<br />Depuis ce manguier de plus de dix mille pages<br />A te balancer seul dans une cage<br />A voir le monde de si haut<br />Comme un insecte mais sur le dos<br />Comme un insecte mais sur le dos<br />Comme un insecte<br /><br />C’est un grand terrain de nulle part<br />A la lunette d’un microscope<br />On regarde, on regarde, on regarde dedans<br />On voit de toutes petites choses qui luisent<br />Ce sont des gens dans des chemises<br />Comme durant les siècles de la longue nuit<br />Dans le silence ou dans le bruit<br />Dans le silence ou dans le bruit<br />Dans le silence<br /></div><div><br /><strong>Dans un jardin que je sais<br /></strong><br />Dans un jardin que je sais<br />Comme une ombre venait<br />De longs cheveux sur elle<br />Et moi je me disais mon dieu<br />Que je revive<br /><br />Une fois elle a choisi<br />Dans le creux de sa main<br />Quelque chose comme un fruit<br />Quelque chose comme un fruit<br />Et moi je me suis dit<br />Mon dieu que je revive<br />Que je sois cette mûre<br />Cette simple cerise<br />Accrochée contre un mur<br />Et qu’elle me voit<br />Par sa paume attrapée<br />Je resterai sans voix<br />Par sa lèvre touchée<br /><br />Nous nous sommes retrouvés<br />Dans le mitan du lit<br />C’est ce que j’avais rêvé<br />Dans les contes et légendes<br />Alors je me suis dit<br />Mon dieu qu’elle m’entende<br />Que je sois cette ramure<br />Cette simple cerise<br />Accrochée contre un mur<br />Et qu’elle me voit<br />Par sa paume attrapée<br />Je resterai sans voix<br />Par sa lèvre mordue<br /><br />Mais ce jardin, c’est ma rue<br />Près de chez moi<br />Peut-être m’avez-vous vu<br />Me tourner vers quelque chose<br />Mon dieu me dire<br />Si je pouvais la suivre<br />Etre ce buisson de roses<br />Vers lequel elle se tourne<br />Où son regard se pose<br />Et dont elle se détourne<br />Pour autre chose<br />Et dont elle se détourne<br />Pour autre chose<br /><br />Etre ce buisson de roses<br />Etre ce buisson<br /><br /><br /><strong>Le pays de la liberté<br /></strong><br />On m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />Le pays<br /><br />J’ai vu des hommes décharnés<br />J’ai vu des femmes<br />Des enfants aux cheveux orangés<br />J’ai vu des larmes<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />Mais je n’ai pas trouvé<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />Mais je n’ai pas trouvé<br /><br />On passe tout à côté de la vie<br />A grands coups de pinceau<br />On passe tout à côté de la vie<br />On passe tout à côté<br /><br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché<br /><br />On voit des mains, des bras tendus<br />On croit que c’est des mats<br />Où claquent toutes les guenilles<br />Où claquent toutes les guenilles<br /><br />J’ai croisé des hommes décharnés<br />Des enfants couverts de bleus<br />Qui perdaient leurs dents<br />Perdaient leurs cheveux<br />Qui perdaient leurs dents<br />Perdaient leurs cheveux<br />Mais j’ai bien vu dans leurs yeux<br /><br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais ce pays<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br /><br />On m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché<br />Il parait qu’il me pendait au nez<br />Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge<br />Il parait qu’il me pendait au nez<br />Mensonge<br /><br />On voit des hommes décharnés<br />Tendre la main à qui<br />Avec une plaie sur le côté<br />Où l’on boit, où l’on boit, où l’on boit<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />On voit des hommes décharnés<br />Tendre la main à qui<br />Certains disent même que c’est tout près<br />Qu’on marche parfois dessus<br /><br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où ce pays<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br /><br />On m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge<br />Mensonge, mensonge, mensonge<br /></div><div><br /><strong>Aux fontaines j'ai bu<br /></strong><br />Maintenant j'irai voir<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Flaques roses ou noires<br />Etrange Malibu<br /><br />Maintenant j'irai prendre<br />Du bout des lèvres<br />Sorte de scolopendre<br />Qui vous donne la fièvre<br />Qui vous donne la fièvre<br />Qui vous donne la fièvre<br /><br />Maintenant je m'ennuie<br />Aux fontaines j'ai pu<br />Boire jusqu'à la lie<br />A bride rabattue<br /><br />Mais le jour est venu<br />Maintenant je m'enfuis<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Comme pâte de fruit<br />Comme pâte de fruit<br /><br />Maintenant j'irai voir<br />Je ne toucherai plus<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br /><br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br /></div><div><br /><strong>Quand une femme<br /></strong><br />Quand une femme<br />Se lève le matin<br />Fait chauffer de l’eau<br />Regarde ses mains<br />Sort sur le devant<br />De son bungalow<br />Peut-être alors elle se souvient<br />Des choses inconnues<br />Qu’elles avaient oubliées<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br />Doux comme un mocassin<br /><br />Se lève le matin<br />Fait chauffer de l’eau<br />En regardant au loin<br />Si le temps sera beau<br />S’il pleuvra demain<br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Comme un papier plié<br />Doux comme un oreiller<br />Celui-là, celui-là même<br />Où si longtemps avant<br />Quelqu’un avait écrit<br />La fin de ce poème<br />De ce récit<br /><br />Fait couler de l’eau<br />Le long de ses reins<br />Le long de son dos<br />Et puis se souvient<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br />Doux comme un mocassin<br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br /><br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Une soucoupe toute émaillée<br />Qu’un rayon fait briller<br /></div><div></div><div><strong>Genre humain<br /></strong><br />J’ai remonté la Seine<br />Jusqu’au Pont des Arts<br />C’est là que je venais<br />Par la rue des Beaux-Arts<br />Pour un chocolat chaud<br />Une miche de pain<br />Installé tout au fond<br />Avec le genre humain<br /><br />Et par la rue du Havre<br />Où je suis repassé<br />Quand je me suis fâché<br />Avec le genre humain<br />Pour une escale bleue<br />Aux flammèches bizarres<br />Pleine de miséreux<br />Vers la rue Saint-Lazare<br /><br />Et je me sais assis<br />J’ai vu venir quelqu’un<br />Il était seul aussi<br />Ce n’était qu’un gamin<br />Il a voulu me suivre<br />Il m’a donné la main<br />Mais il ne savait pas<br />Que depuis ce matin<br />Je m’étais fâché<br /><br />Comment te nommes-tu<br />A grelotter quand même<br />Dans un pardessus<br />De mauvaise laine<br />A regarder le Louvre<br />Au milieu des phalènes<br />Comment te nommes-tu<br />Qui t’a fait de la peine<br /><br />Et je me suis maudit<br />De si bien me connaître<br />Les étoiles, mes amies<br />Dites-moi le pourquoi<br />Au dessus des abris<br />Comme il peut faire si froid<br />Comme il peut faire si nuit<br /><br />Alors nous avons bu<br />Tout un litre de vin<br />En as-tu une aussi<br />De petite catin<br />Il en avait une<br />Une amoureuse brune<br />Comme une tache claire<br />Dans la poudre de Lune<br />Qui descendait le voir<br />Pour le chevaucher<br />Et nous avons marché<br />Jusqu’au petit matin<br />La porte de Vincennes<br />Et puis vers Les Lilas<br />J’en ai connu souvent<br />De cette fleur-là<br />Qui dansait sous le vent<br /><br />Alors je me demande<br />Ce qu’il est devenu<br />Des femmes sont venues<br />Pour l’emmener le prendre<br />Et le faire s’épouiller<br />Sous la douche brûlante<br />Mais il les a mordues<br /><br />Son prénom c’est le mien<br />Quand je me suis fâché<br />Avec le genre humain<br /><br />Son prénom c’est le mien<br /></div><div><br /><strong>Voulez-vous savoir<br /></strong><br />Il est un pays<br />Où j’ai laissé<br />Un peu de ma vie<br />Qui m’a blessé<br />Voulez-vous savoir<br />Ce qui s’est passé<br />Comme un petit jouet<br />Une poupée<br />Une main qui dansait<br />Qu’on a coupée<br />Voulez-vous savoir<br />Quelle sorte de vie on a<br />Sans le vouloir<br />On a<br />On a<br />On a<br /><br />Toutes les boussoles<br />M’ont vu me retourner<br />Chercher sur le sol<br />Ce qu’elle avait laissé<br />Voulez-vous savoir<br />Ce qu’il est resté<br />Ce qu’était la nuit<br />Autour d’un feu<br />Quelques secrets et puis<br />En plein milieu<br />Comme planté dans son front<br />Le couteau de l’amour<br />Comme planté dans son front<br />Le couteau<br />Le couteau<br />Le couteau<br />Le couteau<br />On a<br />On a<br /><br />Quelle sorte de vie<br /><br />Comme un petit jouet<br />Une poupée<br />Une main qui dansait<br />Qu’on a coupée<br />Voulez-vous savoir<br />On a<br />Sans le vouloir<br />On a<br />On a<br />On a<br />On a<br /></div><div><br /><strong>O Amazonie<br /></strong><br />Oh Amazonie, que tu es loin<br />Avec tes odeurs de pluie<br />Amazonie<br />Les cris des singes dans le lointain<br />Avec tes grands arbres bruns<br />Tes bassins bleus comme du verre<br /><br />Oh Amazonie, je te l’avais dit<br />Un matin, je reviendrai<br />J’ai survolé la piste<br />Et de mes doigts comme un pianiste<br />Amazonie<br />Dans la glaise j’ai modelé son corps<br /><br />Manitoba ne répond plus<br />Il s’est brisé les ailes<br />Contre un amas de bambou<br />Il s’est cassé debout<br /><br />Oh Amazonie, qu’es-tu devenue<br />Avec tes grands arbres nus<br />Amazonie<br />Tes sons de flûtes inconnues<br />Amazonie<br />Au fond de forêts étendues<br />Comme une page à moitié lue<br /><br />Oh Amazonie, que tu es loin<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Dans la cité-dortoir<br />Il faudra bien que ces choses finissent<br />Qu’un dieu mauvais les punisse<br />Ils marchent sous la pluie<br />Vers où, vers quoi, vers qui ?<br />Ce sont eux aujourd’hui<br />Comme avant ce fut nous<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Dans la cité-dortoir<br />Je la retrouvais quelque part<br />Nous allions sur un lit<br />Elle recrachait sa fumée dans le noir<br />Puis il était minuit<br />Elle retournait vers une dernière histoire<br />Vers où, vers quoi, vers qui ?<br />Ou bien arpentait seule la ville jusqu’au jour<br />L’époque était ainsi<br />Libre, belle, sans détour<br />Et les passants aussi<br />Aidant une aïeule à descendre esseulée<br />Dans la cire molle et tendre<br />Dans la cire molle et tendre<br /><br />J’attendrais longtemps<br />Ou bien vers un café<br />Lorsqu’elle venait, frileuse<br />Serrée dans son ciré<br />Le visage blanc, les joues creuses<br />A une table dans le fond<br />Nous allions nous glisser<br />Jusque sous les plafonds<br />En haut d’un escalier<br />Se caresser, se mordre<br />Et tout n’était un jeu<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Et son muret de briques<br />Aujourd’hui s’est écroulé<br />Peut-être par le vent détruit<br />Ses buissons d’azalée<br />Et puis dans la lumière voilée<br />Derrière un barbelé<br />Une fille qui passe<br />A peur, s’est souvenue<br />Que bien longtemps dans ces allées<br />Un homme était venu<br />Qu’il était aimé<br />Un homme était venu<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Et son muret de briques<br />Aujourd’hui s’est écroulé<br />Son buisson d’azalée<br />Qu’un homme était venu<br />Et qu’il était aimé<br />Qu’un homme était venu<br /><br /></div><div><strong>Dans mon berceau j'entends<br /></strong><br />Dans mon berceau, j’entends<br />J’entends chanter le vent<br />Comme un petit enfant<br />On lui donne la main<br />On lui montre les choses<br />Tout habillé de rose<br />Et de satin blanc<br />Et de satin blanc<br /><br />Dans mon berceau, j’entends<br />J’entends chanter le vent<br />Dans le fond de mon rêve<br />Comme un bouton-d’or<br />Qui n’a que le soleil<br />Qui n’a que le soleil<br />Et le bruit des arbres<br />Et le bruit des arbres<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br /><br />Comme un petit enfant<br />On lui donne la main<br />On lui montre les choses<br />Tout habillé de rose<br />Et de satin blanc<br /><br />J’entends chanter le vent<br />Dans le fond de mon rêve<br />Comme un bouton-d’or<br />Qui n’a que le soleil<br />Qui n’a que le soleil<br />Et le vert des arbres<br />Et le vert des arbres<br />Et le bruit des feuilles<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie </div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-53548062515134276592009-07-16T04:01:00.002-07:002009-07-17T03:34:53.141-07:00Dans mon berceau j'entendsDans mon berceau, j’entends<br />J’entends chanter le vent<br />Comme un petit enfant<br />On lui donne la main<br />On lui montre les choses<br />Tout habillé de rose<br />Et de satin blanc<br />Et de satin blanc<br /><br />Dans mon berceau, j’entends<br />J’entends chanter le vent<br />Dans le fond de mon rêve<br />Comme un bouton-d’or<br />Qui n’a que le soleil<br />Qui n’a que le soleil<br />Et le bruit des arbres<br />Et le bruit des arbres<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br /><br />Comme un petit enfant<br />On lui donne la main<br />On lui montre les choses<br />Tout habillé de rose<br />Et de satin blanc<br /><br />J’entends chanter le vent<br />Dans le fond de mon rêve<br />Comme un bouton-d’or<br />Qui n’a que le soleil<br />Qui n’a que le soleil<br />Et le vert des arbres<br />Et le vert des arbres<br />Et le bruit des feuilles<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vie<br />Et le chant de la vieamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-66551778317317433932009-07-16T04:01:00.001-07:002009-07-17T03:35:09.134-07:00Le pavillon de BuzenvalLe pavillon de Buzenval<br />Dans la cité-dortoir<br />Il faudra bien que ces choses finissent<br />Qu’un dieu mauvais les punisse<br />Ils marchent sous la pluie<br />Vers où, vers quoi, vers qui ?<br />Ce sont eux aujourd’hui<br />Comme avant ce fut nous<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Dans la cité-dortoir<br />Je la retrouvais quelque part<br />Nous allions sur un lit<br />Elle recrachait sa fumée dans le noir<br />Puis il était minuit<br />Elle retournait vers une dernière histoire<br />Vers où, vers quoi, vers qui ?<br />Ou bien arpentait seule la ville jusqu’au jour<br />L’époque était ainsi<br />Libre, belle, sans détour<br />Et les passants aussi<br />Aidant une aïeule à descendre esseulée<br />Dans la cire molle et tendre<br />Dans la cire molle et tendre<br /><br />J’attendrais longtemps<br />Ou bien vers un café<br />Lorsqu’elle venait, frileuse<br />Serrée dans son ciré<br />Le visage blanc, les joues creuses<br />A une table dans le fond<br />Nous allions nous glisser<br />Jusque sous les plafonds<br />En haut d’un escalier<br />Se caresser, se mordre<br />Et tout n’était un jeu<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Et son muret de briques<br />Aujourd’hui s’est écroulé<br />Peut-être par le vent détruit<br />Ses buissons d’azalée<br />Et puis dans la lumière voilée<br />Derrière un barbelé<br />Une fille qui passe<br />A peur, s’est souvenue<br />Que bien longtemps dans ces allées<br />Un homme était venu<br />Qu’il était aimé<br />Un homme était venu<br /><br />Le pavillon de Buzenval<br />Et son muret de briques<br />Aujourd’hui s’est écroulé<br />Son buisson d’azalée<br />Qu’un homme était venu<br />Et qu’il était aimé<br />Qu’un homme était venuamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-4125249302682000572009-07-16T04:00:00.002-07:002009-07-17T03:35:22.066-07:00O AmazonieOh Amazonie, que tu es loin<br />Avec tes odeurs de pluie<br />Amazonie<br />Les cris des singes dans le lointain<br />Avec tes grands arbres bruns<br />Tes bassins bleus comme du verre<br /><br />Oh Amazonie, je te l’avais dit<br />Un matin, je reviendrai<br />J’ai survolé la piste<br />Et de mes doigts comme un pianiste<br />Amazonie<br />Dans la glaise j’ai modelé son corps<br /><br />Manitoba ne répond plus<br />Il s’est brisé les ailes<br />Contre un amas de bambou<br />Il s’est cassé debout<br /><br />Oh Amazonie, qu’es-tu devenue<br />Avec tes grands arbres nus<br />Amazonie<br />Tes sons de flûtes inconnues<br />Amazonie<br />Au fond de forêts étendues<br />Comme une page à moitié lue<br /><br />Oh Amazonie, que tu es loinamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-10262122951193269802009-07-16T04:00:00.001-07:002009-07-17T03:35:34.956-07:00Voulez-vous savoirIl est un pays<br />Où j’ai laissé<br />Un peu de ma vie<br />Qui m’a blessé<br />Voulez-vous savoir<br />Ce qui s’est passé<br />Comme un petit jouet<br />Une poupée<br />Une main qui dansait<br />Qu’on a coupée<br />Voulez-vous savoir<br />Quelle sorte de vie on a<br />Sans le vouloir<br />On a<br />On a<br />On a<br /><br />Toutes les boussoles<br />M’ont vu me retourner<br />Chercher sur le sol<br />Ce qu’elle avait laissé<br />Voulez-vous savoir<br />Ce qu’il est resté<br />Ce qu’était la nuit<br />Autour d’un feu<br />Quelques secrets et puis<br />En plein milieu<br />Comme planté dans son front<br />Le couteau de l’amour<br />Comme planté dans son front<br />Le couteau<br />Le couteau<br />Le couteau<br />Le couteau<br />On a<br />On a<br /><br />Quelle sorte de vie<br /><br />Comme un petit jouet<br />Une poupée<br />Une main qui dansait<br />Qu’on a coupée<br />Voulez-vous savoir<br />On a<br />Sans le vouloir<br />On a<br />On a<br />On a<br />On aamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-16027604321447976162009-07-16T03:59:00.004-07:002009-07-17T03:35:47.087-07:00Genre humainJ’ai remonté la Seine<br />Jusqu’au Pont des Arts<br />C’est là que je venais<br />Par la rue des Beaux-Arts<br />Pour un chocolat chaud<br />Une miche de pain<br />Installé tout au fond<br />Avec le genre humain<br /><br />Et par la rue du Havre<br />Où je suis repassé<br />Quand je me suis fâché<br />Avec le genre humain<br />Pour une escale bleue<br />Aux flammèches bizarres<br />Pleine de miséreux<br />Vers la rue Saint-Lazare<br /><br />Et je me sais assis<br />J’ai vu venir quelqu’un<br />Il était seul aussi<br />Ce n’était qu’un gamin<br />Il a voulu me suivre<br />Il m’a donné la main<br />Mais il ne savait pas<br />Que depuis ce matin<br />Je m’étais fâché<br /><br />Comment te nommes-tu<br />A grelotter quand même<br />Dans un pardessus<br />De mauvaise laine<br />A regarder le Louvre<br />Au milieu des phalènes<br />Comment te nommes-tu<br />Qui t’a fait de la peine<br /><br />Et je me suis maudit<br />De si bien me connaître<br />Les étoiles, mes amies<br />Dites-moi le pourquoi<br />Au dessus des abris<br />Comme il peut faire si froid<br />Comme il peut faire si nuit<br /><br />Alors nous avons bu<br />Tout un litre de vin<br />En as-tu une aussi<br />De petite catin<br />Il en avait une<br />Une amoureuse brune<br />Comme une tache claire<br />Dans la poudre de Lune<br />Qui descendait le voir<br />Pour le chevaucher<br />Et nous avons marché<br />Jusqu’au petit matin<br />La porte de Vincennes<br />Et puis vers Les Lilas<br />J’en ai connu souvent<br />De cette fleur-là<br />Qui dansait sous le vent<br /><br />Alors je me demande<br />Ce qu’il est devenu<br />Des femmes sont venues<br />Pour l’emmener le prendre<br />Et le faire s’épouiller<br />Sous la douche brûlante<br />Mais il les a mordues<br /><br />Son prénom c’est le mien<br />Quand je me suis fâché<br />Avec le genre humain<br /><br />Son prénom c’est le mienamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-57840397305107141592009-07-16T03:59:00.003-07:002009-07-17T03:36:00.216-07:00Quand une femmeQuand une femme<br />Se lève le matin<br />Fait chauffer de l’eau<br />Regarde ses mains<br />Sort sur le devant<br />De son bungalow<br />Peut-être alors elle se souvient<br />Des choses inconnues<br />Qu’elles avaient oubliées<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br />Doux comme un mocassin<br /><br />Se lève le matin<br />Fait chauffer de l’eau<br />En regardant au loin<br />Si le temps sera beau<br />S’il pleuvra demain<br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Comme un papier plié<br />Doux comme un oreiller<br />Celui-là, celui-là même<br />Où si longtemps avant<br />Quelqu’un avait écrit<br />La fin de ce poème<br />De ce récit<br /><br />Fait couler de l’eau<br />Le long de ses reins<br />Le long de son dos<br />Et puis se souvient<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br />Doux comme un mocassin<br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Comme un papier plié<br />Sous un petit coussin<br /><br />Ce sont des choses inconnues<br />Qu’elle avait oubliées<br />Une soucoupe toute émailléeQu’un rayon fait brilleramerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-78971202769707650112009-07-16T03:59:00.001-07:002009-07-17T03:36:15.803-07:00Aux fontaines j'ai buMaintenant j'irai voir<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Flaques roses ou noires<br />Etrange Malibu<br /><br />Maintenant j'irai prendre<br />Du bout des lèvres<br />Sorte de scolopendre<br />Qui vous donne la fièvre<br />Qui vous donne la fièvre<br />Qui vous donne la fièvre<br /><br />Maintenant je m'ennuie<br />Aux fontaines j'ai pu<br />Boire jusqu'à la lie<br />A bride rabattue<br /><br />Mais le jour est venu<br />Maintenant je m'enfuis<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Comme pâte de fruit<br />Comme pâte de fruit<br /><br />Maintenant j'irai voir<br />Je ne toucherai plus<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br /><br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai bu<br />Aux fontaines j'ai buamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-87387073709911711312009-07-16T03:58:00.000-07:002009-07-17T03:36:29.716-07:00Le pays de la libertéOn m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />Le pays<br /><br />J’ai vu des hommes décharnés<br />J’ai vu des femmes<br />Des enfants aux cheveux orangés<br />J’ai vu des larmes<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />Mais je n’ai pas trouvé<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />Mais je n’ai pas trouvé<br /><br />On passe tout à côté de la vie<br />A grands coups de pinceau<br />On passe tout à côté de la vie<br />On passe tout à côté<br /><br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché, j’ai marché, j’ai marché, j’ai marché<br />J’ai marché<br /><br />On voit des mains, des bras tendus<br />On croit que c’est des mats<br />Où claquent toutes les guenilles<br />Où claquent toutes les guenilles<br /><br />J’ai croisé des hommes décharnés<br />Des enfants couverts de bleus<br />Qui perdaient leurs dents<br />Perdaient leurs cheveux<br />Qui perdaient leurs dents<br />Perdaient leurs cheveux<br />Mais j’ai bien vu dans leurs yeux<br /><br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais c’est où<br />Mais c’est où mais c’est où mais c’est où mais ce pays<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br /><br />On m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché<br />Il parait qu’il me pendait au nez<br />Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge<br />Il parait qu’il me pendait au nez<br />Mensonge<br /><br />On voit des hommes décharnés<br />Tendre la main à qui<br />Avec une plaie sur le côté<br />Où l’on boit, où l’on boit, où l’on boit<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />On voit des hommes décharnés<br />Tendre la main à qui<br />Certains disent même que c’est tout près<br />Qu’on marche parfois dessus<br /><br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br />Mais c’est où ce pays<br />Mais c’est où, mais c’est où, mais c’est où<br /><br />On m’a dit que c’est tout à côté<br />Le pays de quoi<br />De la liberté<br />J’ai cherché, j’ai cherché, j’ai cherché<br />Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge<br />Mensonge, mensonge, mensongeamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-14560085154524711412009-07-16T03:57:00.000-07:002009-07-17T03:36:42.168-07:00Dans un jardin que je saisDans un jardin que je sais<br />Comme une ombre venait<br />De longs cheveux sur elle<br />Et moi je me disais mon dieu<br />Que je revive<br /><br />Une fois elle a choisi<br />Dans le creux de sa main<br />Quelque chose comme un fruit<br />Quelque chose comme un fruit<br />Et moi je me suis dit<br />Mon dieu que je revive<br />Que je sois cette mûre<br />Cette simple cerise<br />Accrochée contre un mur<br />Et qu’elle me voit<br />Par sa paume attrapée<br />Je resterai sans voix<br />Par sa lèvre touchée<br /><br />Nous nous sommes retrouvés<br />Dans le mitan du lit<br />C’est ce que j’avais rêvé<br />Dans les contes et légendes<br />Alors je me suis dit<br />Mon dieu qu’elle m’entende<br />Que je sois cette ramure<br />Cette simple cerise<br />Accrochée contre un mur<br />Et qu’elle me voit<br />Par sa paume attrapée<br />Je resterai sans voix<br />Par sa lèvre mordue<br /><br />Mais ce jardin, c’est ma rue<br />Près de chez moi<br />Peut-être m’avez-vous vu<br />Me tourner vers quelque chose<br />Mon dieu me dire<br />Si je pouvais la suivre<br />Etre ce buisson de roses<br />Vers lequel elle se tourne<br />Où son regard se pose<br />Et dont elle se détourne<br />Pour autre chose<br />Et dont elle se détourne<br />Pour autre chose<br /><br />Etre ce buisson de roses<br />Etre ce buissonamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-89220504796599187862009-07-16T03:56:00.000-07:002009-07-17T03:36:54.336-07:00Comme un LegoC’est un grand terrain de nulle part<br />Avec de belles poignées d’argent<br />La lunette d’un microscope<br />Et tous ces petits êtres qui courent<br />Car chacun vaque à son destin<br />Petits ou grands<br />Comme durant les siècles égyptiens<br />Péniblement<br />Porter mille fois son poids sur lui<br />Sous la chaleur et dans le vent<br />Dans le soleil ou dans la nuit<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br />Voyez-vous ces êtres vivants<br /><br />Quelqu’un a inventé ce jeu<br />Terrible, cruel, captivant<br />Les maisons, les lacs, les continents<br />Comme un Lego avec du vent<br />La faiblesse des tout-puissants<br />Comme un Lego avec du sang<br />Force décuplée des perdants<br />Comme un Lego avec des dents<br />Comme un Lego avec des mains<br />Comme un Lego<br /><br />Voyez-vous tous ces humains<br />Danser ensemble à se donner la main<br />S‘embrasser dans le noir à cheveux blonds<br />À ne pas voir demain comme ils seront<br />Les capitales sont toutes les mêmes devenues<br />Facettes d’un même miroir<br />Vêtues d’acier, vêtues de noir<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego<br /><br />Facettes d’un même miroir<br />Vêtues d’acier, vêtues de noir<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego mais sans mémoire<br />Comme un Lego<br /><br />Pourquoi ne me réponds-tu jamais<br />De ta retraite sous ton arbre<br />Depuis ce manguier de plus de dix mille pages<br />A te balancer seul dans une cage<br />A voir le monde de si haut<br />Comme un insecte mais sur le dos<br />Comme un insecte mais sur le dos<br />Comme un insecte<br /><br />C’est un grand terrain de nulle part<br />A la lunette d’un microscope<br />On regarde, on regarde, on regarde dedans<br />On voit de toutes petites choses qui luisent<br />Ce sont des gens dans des chemises<br />Comme durant les siècles de la longue nuit<br />Dans le silence ou dans le bruit<br />Dans le silence ou dans le bruit<br />Dans le silenceamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-90770104604723277352009-07-16T03:54:00.000-07:002009-07-17T03:05:51.915-07:00PLATINUM COLLECTION - 2007<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqxenrf-9iI6KhwxESa9VQ2F4FyPUYpGaApDvdhmk2LJ2chbKTlNkV-ONqZKl2l26P6rQ1S4031EZ4kG5SZ1AjaHXc7YKlotn1xaSA_dcFlpdlNAd4IwalF0ia3afR6AQOnIil6e8S0OU/s1600-h/40.bmp"><img style="WIDTH: 150px; HEIGHT: 149px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5359010153651051378" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqxenrf-9iI6KhwxESa9VQ2F4FyPUYpGaApDvdhmk2LJ2chbKTlNkV-ONqZKl2l26P6rQ1S4031EZ4kG5SZ1AjaHXc7YKlotn1xaSA_dcFlpdlNAd4IwalF0ia3afR6AQOnIil6e8S0OU/s200/40.bmp" /></a><br /><div></div><div></div><div>Pochette du CD « Platinum collection » sorti en 207.<br /><br />1. Y’a une route<br />2. Il voyage en solitaire<br />3. Attends que le temps te vide<br />4. Rouge-gorge<br />5. C’est un parc<br />6. Le pont<br />7. La mer n’a pas cessé de descendre<br />8. Quand tu portes<br />9. Manteau rouge<br />10. Pavillon sous la neige<br />11. Marchand de rêves<br />12. 2870<br />13. Comme un guerrier<br />14. Entrez dans le rêve<br />15. Et l’or de leurs corps<br />16. Banlieue nord<br />17. Filles des jardins<br />18. Solitude des latitudes<br />19. Toutes choses<br />20. Matrice<br />21. Le chant du cygne<br />22. Revivre<br />23. Eden bay<br />24. Territoire de l’Inini<br />25. Paradis<br />26. La ballade des échinodermes<br />27. Vahinée ma soeur<br />28. À un jet de pierre<br />29. Demain il fera nuit<br />30. Quand on perd un ami<br />31. Dans les jardins du XXème siècle<br />32. L’enfant soldat<br />33. Jardin des délices<br />34. Fauvette<br />35. Veux-tu ?<br />36. La voie royale<br /><br />1-3, 5 sont tirées de « Y’a une route ».<br />4 est tirée de « Rien à raconter ».<br />7, 12 sont tirées de « 2870 ».<br />8 est tirée de « Royaume de Siam ».<br />9 est tirée de « L’atelier du crabe ».<br />10 est un inédit de 1999.<br />11 est tirée de « Le train du soir ».<br />13 est tirée de « Comme un guerrier ».<br />14 est tirée de « Lumières ».<br />15 est tirée de « Prisonnier de l’inutile ».<br />16-20 sont tirées de « Matrice ».<br />21-24 sont tirées de « Revivre ».<br />25, 26 sont tirées de « La vallée de la paix ».<br />27 est tirée de « Jadis et naguère ».<br />28-31 sont tirées de « Le langage oublié ».<br />32-36 sont tirées de « Obok ». </div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-3856729293593752862009-07-16T02:57:00.002-07:002009-07-16T14:10:14.861-07:00OBOK - 2006<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDHs8tjzwSbRVat1u7aXANWM4AZSjMVgdWjN7r5dekFeneTDVy9qGEyj5Qmhna1lEB5YfXi6e_4PC7kQCuQqx0eVGFuH4gKeB2PgqWATHFLhEbH9SlI1S8_dlwBOR4vcUt9I15qbeKnzY/s1600-h/36.bmp"><img style="WIDTH: 149px; HEIGHT: 148px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5358995329660545266" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDHs8tjzwSbRVat1u7aXANWM4AZSjMVgdWjN7r5dekFeneTDVy9qGEyj5Qmhna1lEB5YfXi6e_4PC7kQCuQqx0eVGFuH4gKeB2PgqWATHFLhEbH9SlI1S8_dlwBOR4vcUt9I15qbeKnzY/s200/36.bmp" /></a><br /><div><br />Pochette du CD « Obok ». (...) = inaudible ou incompréhensible à l'écoute.<br /><br />L'enfant soldat<br />Jardin des délices<br />Fauvette<br />Obok<br />Ne les réveillez pas<br />Chaînes<br />Pacte avec mon sang<br />Veux-tu ?<br />La voie royale<br /><br /><br />Manset est de retour. Finalement, on ne l'attendait pas de si tôt : il nous avait habitué à des escapades plus longues entre deux disques. Mais il est bien là, sur le pas de notre porte, en chair et en os – ces guitares tumultueuses, ces pianos à l'attaque franche et cette voix particulière – et le plaisir qu'on a à le retrouver est indéniable. Il n'a pas vraiment changé, évoque toujours ces paradis originels qui lui tiennent tant à cœur : l'enfance bien sûr mais aussi les ailleurs – Afrique, Asie, continents naguère préservés qui se délitent avec le temps. Grand écart permanent entre ces idéaux perdus et cette vie occidentale, teintée de gris ; "Fauvette", une adolescente fugueuse peinte dans ce décor de station-service d'autoroute, le poids de la réalité contre ce désir de découvrir, de fuir.<br /><br />Manset est de retour. Et avec lui, ce bestiaire omniprésent, ce saxophone échappé de "Matrice", ces reggaes improbables qui se terminent en apocalypse salutaire, ces échafaudages miraculeux de guitares qui claquent et qui grondent, de batteries conquérantes et d'orgues somptueuses. "Le Jardin des Délices", "La Voie Royale", morceaux ambitieux dans la plus grande tradition, mais qui parviennent toujours à nous soulever comme une plume. Absentes remarquées cependant, les cordes que Manset sait pourtant si bien arranger ont été mises de côté sur ce disque ; on pourra le regretter mais cela n'enlève finalement pas grand chose à la complexité de ses compositions. Autre évolution qui prolonge cette fois "Le Langage Oublié", l'usage accru de la première personne et des expériences personnelles ; Manset remet sur le mur ce masque qu'il portait et apparaît même (de dos) sur la pochette : "Ne les réveillez pas", nocturne émouvant dont le piano inspiré de Chopin dégage presque autant d'émotion que la chanson "Quand on perd un ami" sur l'album précédent. Manset s'essaie même avec une certaine réussite à l'ironie dans "Pacte avec mon sang", relecture du mythe de Faust au milieu de guitares prêtes à bondir - chiens de garde en laisse, devant le rôdeur qui approche.<br /><br />On retrouvera donc dans cet album la densité d'un bon album de Gérard Manset (à part peut-être "Veux-tu ?", que je trouve un peu plus faible) : les rouages sont bien huilés, la vapeur s'échappe de toute part, le curseur est en place : Manset est bien de retour.<br /><br />Christophe Dufeu<br /><br /><br /><em>Sylvain Fesson : Parlons donc d’ « Obok ». On sent que ce 18ème album s’inscrit dans la démarche poursuivie avec la publication du recueil de textes « 9 alternatives à Obok », à savoir que ses chansons sont elles-mêmes plus directes, plus humaines que celles de votre précédent disque, « Le langage oublié ».</em><br />Manset : Oui, c’était le but de l’opération. J’y suis parvenu car, sur le plan technique, j’ai géré autrement. J’ai été plus loin dans l’analogique et donc je retrouve un son des années 80 que je n’avais pas sur « Le langage oublié » et que je cherche depuis un certain nombre d’albums. Là, j’ai pu travailler avec la console analogique du Palais des Congrès et voilà, j’ai le son que je veux depuis au moins 10 ou 15 ans. Et puis, j’ai avec moi de superbes musiciens live, le batteur et le pianiste présents tout au long du disque. J’ai donc voulu tous ces sons très épais, très larges, très gras et par-dessus j’ai mis une voix qui, sur la plupart des titres, est analogique. Je l’ai elle aussi reprise dans les conditions des années 80. On obtient donc des chansons plus grasses, plus Neil Young, quoi.<br /><br /><em>S.F. : Plus « cul terreuse », si j’ose dire.<br /></em>Manset : On est d’accord, on a quelque chose de plus campeur ou country et pas des chansons transparentes et creuses comme la plupart des sons d’aujourd’hui et comme ce son que j’avais regretté avoir sur « Le langage oublié ». Enfin… regretté : j’étais à 50% du son que je voulais avec « Le langage oublié ». On va dire qu’avec l’album d’avant, « Jadis et naguère », j’étais à 30% du son. Mais c’était immaîtrisable, hein, il n’y a pas un ingénieur qui aurait pu le maîtriser autrement. J’étais à 30% et j’ai réussi à le monter à 50 voire 60 % pour « Le langage oublié ». Et là, je suis à 95% comme pour « Matrice ». Celui-là, j’en suis satisfait. Les précédents, je l’étais moins. Je ne voudrais pas dire le contraire de ce qu’on disait tout à l’heure, mais d’un seul coup, là, le mec apparaît, il est dans l’album, voilà. Alors que ce soit moi ou pas moi, je n’en sais rien, mais au moins la voix existe. J’en avais marre d’avoir des voix qui étaient à 10% de mes possibilités. J’en avais marre !<br /><br /><em>S.F. : Pourquoi étiez-vous seulement à 10% de vos possibilités ?</em><br />Manset : Là, c’est totalement une question d’ordre technique. Aujourd’hui, quand vous prenez une photo en numérique, elle a beau avoir des millions de pixels, elle est à 3% de ce qu’on a en analogique, avec un argentique. Il faut le pratiquer pour le savoir, mais c’est comme ça. Et pour le son, c’est la même chose. En numérique, il y a une sorte d’épaisseur, de chaleur, de profondeur qui n’est pas là. C’est comme s’il n’y avait pas de couches. Comment dire ? Tout à l’heure, je parlais des différentes interprétations que les gens ont de mon univers, interprétations qui sont comme des couches qui s’additionnent les unes aux autres. Et bien contrairement au numérique, l’analogique tient compte de ces couches qui font la vie d’un homme. Celui qui avait fait « Animal on est mal » en 68, n’avait pas toutes ces couches. Il est évident que s’il n’y avait que deux albums, celui de 68 et celui d’aujourd’hui, on mesurerait à plein de petits détails qu’il y a bien eu une vie entre les deux. Entre l’analogique et le numérique, il y a cette différence, cette sorte de vie épaisse, chargée, qui tient d’ailleurs à des tas d’erreurs sur le plan acoustique, électronique. Le numérique est parfait, vrai et inintéressant alors que l’analogique est faux et tout à fait grandiose sur le plan de la création artistique.<br /><br /><em>S.F. : On a l’impression que le coté « cul terreux » d’ « Obok » est une réaction au coté «cathédrale » du « Langage oublié ».<br /></em>Manset : C’est vrai.<br /><br /><em>S.F. : On est plus « ici, maintenant » ?<br /></em>Manset : Oui, c’est ça. Et, étant donné que c’est moi qui fait tout, là on a de vrais moyens de comparaisons, qu’aucun artiste n’a ou ne peut avoir. Que ce soit Johnny, que ce soit Bashung, que ce soit qui l’on veut, il y a toujours des producteurs différents, des paroliers différents, des musiciens différents. Or chez moi, l’analyse est absolument parfaite car ce sont les mêmes composants. Donc c’est bien un traitement différent qui fait qu’on entend des choses différentes. J’aurais fait « Le langage oublié » aujourd’hui, il est évident que je n’aurais pas pris les mêmes chansons. J’aurais fait « A un jet de pierre » sur Obok, il aurait été monstrueux.<br /><br /><em>S.F. : Quand on s’était rencontré pour « Le langage oublié », vous m’aviez dit être très content d’ « A un jet de pierre ».</em><br />Manset : Ah oui, d’ailleurs il est très possible que je le refasse. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant mais voilà quelque chose qui pourrait m’amuser. Parce que maintenant, encore une fois, c’est strictement une histoire de matériel. Au Palais des Congrès, la console a été entièrement refaite et j’ai pu travailler avec alors que je n’avais pas pu pour « Le langage oublié », pour lequel j’avais eu une console beaucoup plus médiocre. Il n’y en a plus à Paris de très belles consoles de l’époque Pink Floyd et compagnie. Donc oui, il n’est pas impossible que j’aille passer une journée sur « Un jet de pierre » que j’aime beaucoup effectivement. Ah, il faudrait que je refasse quand même la batterie. </div><div>Enfin, ce n’est pas évident, elle sonnait bien tout de même. Donc il faudrait que je la repasse par la console, que je fasse une voix analogique, que je refasse une ou deux guitares et je me refais « Un jet de pierre », je le mets dans « Obok » et voilà il fait partie de la même histoire. Ah, partant de là, il y a quelques morceaux du « Langage oublié » qui pourraient faire partie de la même histoire. Il n’y en aurait pas beaucoup, mais il y aurait « A un jet de pierre », il y aurait « A quoi sert ? », qui serait très facile à remettre dedans. « Le langage oublié », non. Parce que c’est un thème trop long, trop barré, trop abstrait et trop épilogué. Ça fait partie de ces sortes de sagas que je fais parfois. Là, j’en ai voulu une. J’en avais deux, mais il n’en reste qu’une, c’est « Fauvette ». Mais je l’ai voulue saga folk. Donc forcément, ça ne me fait pas partir dans des délires.<br /><br /><em>S.F. : Oui, elle est un peu à part de l’album, comme l’était, je trouve, « Mensonge aux foules », le morceau reggae du « Langage oublié ». D’ailleurs, son texte est aussi plus explicite et frontal que les autres textes du disque comme l’était celui de « Mensonge aux foules ». Mais là le texte de « Fauvette » est un texte beaucoup plus long, dont la diction déborde carrément de la mélodie du morceau. A-t-il été dur à chanter ?<br /></em>Manset : Pas du tout. Au contraire, comme il est musicalement top – volontairement cassé, mais très rimé – il y a une seule façon de le phraser et c’est de le phraser avec une sorte de sensation franchouillarde qui s’avère très jouissive pour moi. Je suis très content de ce texte parce que c’est quelque chose que quasiment personne ne sait faire ici. Là, pour une fois que je suis fier de quelque chose, je peux le dire.<br /><br /><em>S.F. : Ah… ça vous arrive d’être fier de vous !?</em><br />Manset : Je vous fais rigoler, mais c’est la vérité. Ce texte, c’est une sorte, peut-être pas de tour de force, mais de machine très compliquée à régler. Elle m’est tout de même venue instinctivement. J’ai coupé ensuite. J’en avais au moins quinze couplets!...<br /><br /><em>S.F. : « Fauvette », c’est le seul morceau de bravoure d’Obok?<br /></em>Manset : Il y a aussi « Pacte avec mon sang ». Mais « Fauvette » est un titre, comment dire ? Cabrel aurait peut-être rêvé d’en avoir un comme ça, voilà. Quelqu’un comme Capdevielle à une certaine époque, il aurait pu me faire « Fauvette »…<br /><br /><em>S.F. : « Fauvette », est-ce morceau qui devait être rock et faire plus de sept minutes dont vous me parliez déjà à l’époque du « Langage oublié » ?<br /></em>Manset : C’est possible, oui, parce qu’il était déjà fait. Il y a très peu de titres à moi que je prends plaisir à recréer in vivo, pour ne pas dire sur scène puisque je n’en fais pas, mais celui-là en fait partie. Chanter « Le langage oublié », ça m’emmerderait, je m’endormirais. Je l’adore, mais même quand je l’ai fait, ça m’emmerdait. C’est tellement lent et narratif. Quand on perd un ami aussi. Par contre, « A quoi sert ? », j’aime la rejouer.<br /><br /><em>S.F. : Malgré son aspect plus direct et folk, « Obok » contient tout de même quelques «titres lents et narratifs», notamment « Ne les réveillez pas ».<br /></em>Manset : Alors celui-là, par contre, j’adorerais le faire live. Parce que là, il y a un texte qui n’arrête pas. Voilà : peut-être que le problème avec « Le langage oublié », c’est que moi-même je ne sais plus où j’en suis. J’exagère mais dans « Le langage oublié », on se dit : « Où il va ce mec ? Il était assis, le voilà qui se lève, etc. » Il se passe trop de choses si bien qu’on ne sait plus où l’on est. On a affaire à une sorte de très bel opéra, mais, voilà, on s’endort, comme dans l’opéra en général. On s’endort, bercé par la musique, mais on se fout de savoir ce que les mecs racontent. « Le langage oublié », c’est un peu ça. Tandis que « Ne les réveillez pas », non. D’abord, il y a moins de mélodie. Le texte est presque dit. C’est récitatif. Donc on a envie de le redire. « Ils sont dans leur sommeil comme de petits œufs / simples abeilles…» Les mots tombent tous les uns après les autres, boum, boum.<br /><br /><em>S.F. : La mélodie de piano m’évoque vaguement un célèbre morceau de musique classique.<br /></em>Manset : C’est « La sonate au clair de lune » de Beethoven. J’avais besoin de cette cadence qu’a « La sonate au clair de lune ». Et d’un piano parce que c’est quand même le seul instrument qui soit un orchestre en soi.<br /><br /><em>S.F. : Quand vous avez écrit le texte les mots sont tout naturellement venus sur cette cadence ?<br /></em>Manset : Non, parce que je l’ai faite à la guitare.<br /><br /><em>S.F. : Ah, oui, c’est vrai que vous parlez de la genèse de ce morceau dans « 9 alternatives à Obok ». Il vous vient alors que vous rentrez d’une soirée entre amis, chez qui vous avez été émerveillé de voir les enfants dormir bien au cha</em>ud dans leur chambre.<br />Manset : Oui, donc c’était à la guitare. Je l’avais en tête dans le taxi. Mais ce côté lancinant, répétitif et ce côté coup de marteau, il n’y a que le piano qui peut le donner. (Il chante le rythme répétitif du piano en tapant du poing sur la table.)<br /><br />www.2870.fr/blog/tag/entretien/</div><div></div><div><br /><strong>L’enfant soldat<br /></strong><br />Enrôlé de force<br />Quelques coups de crosse<br />Sur un visage d'enfant<br />C'est comme un fruit qui se fend<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Mais que rien n'interdira<br />Vivant dans son trou comme un rat<br />Mais que rien n'interdira<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Nouveau Tchernobyl<br />De bave et de bile<br />Mais à nos portes qui se presse<br />Le chloroforme et la compresse<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Mais que rien n'empêchera<br />Vivant dans son trou comme un rat<br />Vivant comme un enfant soldat<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Kilomètre 20<br />Ils étaient bien vingt<br />Les cheveux rouges comme de l'étoupe<br />Avec la machette, le coupe-coupe<br /><br />Je l'ai posé près de la route<br />Et c'est cette eau sale qu'il a bue<br />Cadavres de chiens, de zébus<br />C'est cette eau sale qu'il a bue<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Une chaleur atroce<br />Le ciel qui se teinte en gris<br />Enrôlé de force<br />De Lagos à Conakry<br /><br />Quelques coups de crosse<br />Ces lèvres noires qui me sourient<br />Dures comme de l'écorce<br />De Lagos à Conakry<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Car j'ai vu son visage<br /></div><div><br /><strong>Jardin des délices<br /></strong><br />Quand le monde autour de toi aura tant changé<br />Que toutes ces choses que tu frôlais sans danger<br />Seront toutes si lourdes à bouger<br />Seront toutes des objets étrangers<br /><br />Où l'a-t-on rangé<br />Ce bout de verger<br />Avec ses fleurs grimpantes<br />Sa lumière en pente<br />Couleur de dragée ?<br /><br />Quand le monde autour de toi sera mélangé<br />Que le drap de ta chambre dans l'ombre restera plongé<br />Que viendra la nuit aux pourpres orangés<br />Et sans rien de plus peut-être pour te protéger<br /><br />Où l'a-t-on rangé<br />Ce bout de verger<br />Avec sa glycine<br />Comme une racine<br />Dans la terre plongée ?<br /><br />Dans la terre plongée<br /><br />Jardin des délices<br />Tourne comme une hélice<br />Dans le fond du crâne<br />Tourne comme une hélice<br /></div><div><br /><strong>Fauvette </strong><br /><br />Elle avait pas dormi depuis plus de trois jours<br />Une petite fauvette aux yeux peints<br />Avec des bagues aux doigts, une jupe de daim<br />Avec un blouson de satin<br /><br />Elle est partie dans le fond téléphoner<br />A on ne sait qui<br />On l’a vue qui pleurait<br />Et puis se recoiffer comme une furie<br />Se moucher dans sa manche<br /><br />Quelqu’un devait l’attendre dehors mais il neigeait<br />Elle a rabattu sa capuche, écrasé sa cigarette<br />Laissé quelques pièces de monnaie<br />Ramassé comme un petit Donald en peluche<br />Ramassé comme un petit Donald en peluche<br /><br />J’en aurais pas parlé si ce n’était pas un dimanche<br />Avec ce qu’on peut pleurer pour les hommes<br />Les petits, les moches, les grands, les têtes de pioche<br />Et ceux qui parlent jamais à personne<br />Et ceux qui parlent jamais à personne<br /><br />Quand j’ai vu qu’ils la suivaient<br />Qu’ils la mangeaient des yeux<br />La petite fauvette en parka<br />La petite fauvette<br /><br />Elle avait pas du dormir depuis pas mal de temps<br />Comme une alouette blessée<br />Parce qu’il faut dire qu’il y a pas souvent de printemps<br />Dans les rues de sa cité<br /><br />Il y avait un sapin de Noël planté<br />Un peu plus loin sur le parking<br />Et les loupiotes qui semblaient lui dire : va t’amuser<br />Avant que la vie te tombe dessus<br /><br />Je les aie vus qui marchaient<br />Dans cette neige fondue vers un camion<br />Et lui qui la tenait comme ça dans la nuit<br />Comme si elle avait bu<br />Qu’elle avait les jambes en coton<br />Qu’il fallait qu’elle dorme dans un vrai lit<br />Qu’il fallait qu’elle dorme dans un vrai lit<br /><br />Si je parle de ça, c’est que je me suis souvent demandé depuis<br />Ce que j’aurais pu faire de plus<br />Sinon l’asseoir de force et lui faire cracher son mal de vivre<br />Personne aurait jamais su<br />Personne aurait jamais su<br /><br />Laissez nous comprendre pourquoi tout est ainsi<br />Escrocs et malfaisants<br /><br />On en ramasse comme ça<br />Tous les automnes, tous les hivers<br />Les ongles encore accrochés<br />Sur quelques lambeaux de mystère<br /><br />Pourquoi s’était-elle enfuie de toute la chaleur<br />Que peuvent donner une mère, une soeur<br />Un père absent, violent,<br />Qui peut-être même avait tout brisé<br />Quand même laissé du bonheur<br />Quand même laissé du bonheur<br /><br />Et la dinde, à plus d’heure<br />Quand j’ai voulu m’en retourner<br />Tout ça m’était sorti de la tête<br />Comme toutes ces choses<br />Qu’on n’a jamais fini de ressasser<br />Alors le jour s’est levé<br />Alors le jour s’est levé<br /><br />Comme un chacal en manque d’amour<br />Qui lève une charogne<br />Et vient prendre la place de la nuit<br />Tous les arbres étaient blancs<br />Oh sûr, pas comme au temps des cigognes<br />Au dessus de toutes ces flaques de cambouis<br />Au dessus de toutes ces flaques<br /><br />A chacun son démon tapi qui peut sortir de l’ombre<br />Voilà la seule chose que je me suis dit<br />Vers un ailleurs indéfini aux portes du hasard<br />J’ai vu la vallée dans le brouillard<br />J’ai vu la vallée<br />Vers un ailleurs indéfini<br />Aux portes du hasard<br />J’ai vu la vallée<br /></div><div><br /><strong>Obok<br /></strong><br />Je ne suis pas de chez vous<br />Vous n’êtes pas de chez moi<br />Mais comme on se fait tatou<br />Je me retourne quelquefois<br />Comme je vais sans vous<br /><br />On peut tendre mille fois la joue<br />Fendre son manteau<br />On peut porter sa croix<br />Moi, je l’ai portée, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br /><br />Je ne suis pas de chez vous<br />De vos soldes, de vos marabouts<br />(…) dans les (…)<br />(…) ce siècle qui bout<br />Comme une marmite de fer<br />Un potage sans goût<br />On se retourne tout à coup<br />Comme on voudrait fendre du bois<br />Mettre le feu à tout<br />Comme je l’ai mis, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br /><br />De la colline de St Cloud<br />Je me retourne quelques fois<br />Le bateau va sans mat<br />Comme je vais sans vous<br />On peut tendre mille fois la joue<br />Fendre son manteau<br />On peut porter sa croix<br />Comme je l’aie portée, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br /></div><div><br /><strong>Ne les réveillez pas<br /></strong><br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Comme de petits œufs<br />Comme de jeunes abeilles<br />De simples arbrisseaux<br />Poussant près des fontaines<br />D’où naissent toutes les eaux<br />Toutes rivières idem<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Un ongle de mica<br />Et la lèvre vermeille<br />Tandis qu’au dessus d’eux<br />Une forme attentive<br />Songe aux instants d’avant<br />Où elle était pareille<br />Elle était semblable<br />Objet sous une table<br />Haute comme une chaise<br />Petit meuble bancal<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipages<br />S’endormir<br />S’endormir<br />S’endormir comme ça<br /><br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Comme de petits soldats<br />Raisins sur une treille<br />Qu’on ne cueillera pas<br />Au milieu des vallons<br />Et des vallées sans nombre<br />Regardez-les dans l’ombre<br />De jouets insignifiants<br />Dans la chambre lilas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Ne le réveillez pas<br /><br />J’ai refermé la porte<br />De ce monde-ci<br />Afin que rien ne sorte<br />Comme d’un petit enclos<br />Au flan d’une colline<br />Où les choses poussent<br />(…) ouvrir bientôt<br />Une toison rousse<br />Lorsque l’automne est là<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Ne les réveillez pas<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipages<br />S’endormir<br />S’endormir<br /><br />J’ai refermé la porte<br />Ne me demandez pas<br />Si cette chambre existe<br />Si elle n’existe pas<br />Comme une place forte<br />Tandis que j’ai marché<br />Dans la chambre lilas<br />Ne les réveillez pas<br />Le reste est sans objet<br />Ne les réveillez pas<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipages<br /></div><div><br /><strong>Chaînes<br /></strong><br />Otez-moi ces chaînes que je vois la ville<br />Que je connaisse encore ces reines de beauté<br />Qui défilaient la nuit sur des chars allumés<br />Tandis que des capsules de bramas éventés<br />Jonchaient le macadam dans l’asphalte incrusté<br />Comme autant de médailles qui les auraient tentés<br />Comme autant de médailles<br />Otez-moi ces chaînes que je vois la ville<br /><br />Otez-moi ces chaînes<br />Que je redonne goût<br />A ce que je goûte<br />Que je vois la chenille<br />Au dessus de (…)<br />(…)<br />De ce monde tout à côté<br />Et les millions de familles<br />Se glisser<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je vois les eaux<br />Que je connaisse encore la mer démontée<br />Où je me suis baigné dans les docks et les ports<br />Couvert de (…) aux lèvres ciselés<br />Comme l’or des incas que l’on voit ruisseler<br />Jusqu’au (…) que l’on voit ruisseler<br />Otez-moi ces chaînes que je connaisse encore<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je les vois danser<br />Ces reines de la nuit sur leurs chars entrelacés<br />Couvertes de pierres et de rubis et de satin moiré<br />(…) ils se soulèvent dans le jour va monter<br />(…) ils soulèvent dans le jour<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je les vois qui se promènent<br />Otez-moi ces chaînes que je les vois qui se promènent<br />Dans le jour qui se lève, qui s’est déjà levé<br />Dans le jour qui se lève<br /></div><div><br /><strong>Pacte avec mon sang<br /></strong><br />C’était un soir d’orage<br />Il a frappé à ma fenêtre<br />Je venais d’écrire quelques pages<br />Sur le destin de tous les êtres<br /><br />Qui vivent, qui dorment et qui mangent<br />Ne se sont pas aimés jusqu’au Gange<br />Depuis l’antiquité<br />Moi-même elle vient de me quitter<br /><br />Alors il s’est assis<br />C’était comme ça, c’était ainsi<br />On était frère depuis quelques heures<br />C’est là qu’il a sorti ses outils<br /><br />Il a dit : veux-tu la richesse<br />Etre connu jusqu’au Gwanshee<br />Au lieu de ta purée de détresse<br />De tes mains pleines de cambouis ?<br /><br />Je vois son visage enfin<br />Avec deux crochets pour les mains<br />Des trous à la place des yeux<br /><br />Je me suis vu dans le miroir<br />J’ai dit : je veux la fortune et la gloire<br />Ici, demain ou maintenant<br />Il a dit : signe, en me tenant<br /><br />D’aucun éternel passant<br />Je serai Jules Vernes ou Maupassant<br />C’est un pacte avec mon sang<br />Pacte signé avec mon sang<br /><br />On a du parler toute la nuit<br />Puis voilà le jour qui luit<br />Je vois son visage enfin<br />Mi vagabond mi musicien<br /><br />Priez pour notre salut<br />C’est le parchemin qu’il m’a lu<br /><br />C’était un soir d’orage<br />Il a frappé à ma fenêtre<br />Je venais d’écrire quelques pages<br />Sur le destin de tous les êtres<br /><br />Je serai Jules Verne ou Maupassant<br />C’est un pacte avec mon sang<br />C’est un pacte<br /></div><div><br /><strong>Veux-tu ?<br /></strong><br />Veux-tu que je te couvre les épaules<br />Veux-tu que je t’allonge ou veux-tu que je t’aide<br />Veux-tu que nous fassions quelques pas au soleil<br />Ou bien à l’ombre, pour moi tout est pareil<br />Dans la demeure qui fut la notre<br /><br />J’allume ou bien j’éteins, veux-tu l’obscurité<br />Que je me tienne encore à tes côtés<br />Ou bien fermer les yeux, veux-tu que je me taise<br />N’entendre que Chopin, Mazurka Polonaise<br />Dans la demeure qui fut la notre<br />Dix mille saisons et puis<br />Dix mille saisons et puis<br /><br />Veux-tu que je t’entrouvre la fenêtre<br />Que tu sentes l’odeur que le printemps fait naître<br />Dans la demeure qui fut la notre<br /><br />Et j’ai posé mes yeux dans un coin du plafond<br />Et j’ai touché sa joue froide comme une feuille<br />Et le jour était là comme un enfant recueille<br />Un coupe d’oisillons<br />Un coupe d’oisillons<br />Un coupe d’oisillons<br /></div><div><br /><strong>La voie royale<br /></strong><br />C’est un bâtiment gris<br />Au pied du Pnom<br />Lorsqu’on y va la nuit<br />On croit frôler les ombres<br />Et plus loin vers le fleuve<br />Quelques enfants<br />Saramani bien sûr<br />Que l’on vient voir aussi<br />Que l’on vient voir de prés<br /><br />Même si l’on s’ennuie<br />Alors on pense à lui<br />C’était là qu’il était<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br />Jusqu’à ce temple en ruine<br />Mais tout ne l’est-il pas<br />Mais tout ne l’est-il pas<br /><br />Où l’on vend des moineaux<br />Dans des cages d’osier<br />Que pour quelques riels<br />On verra s’échapper<br />S’envoler vers le ciel<br />Alors on pense à ça<br />Alors on pense à lui<br />Que tout était comme ça<br />On n’a pas changé depuis<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br />Jusqu’à ce temple en ruine<br /><br />Saramani m’a dit<br />Que comme il le voulait<br />D’être enterré ici<br />Une princesse charme<br />Vous le connaissez<br />Comme on connaît ici<br />Ce que personne ne sait<br />Ce que personne n’a dit<br />Alors on pense à lui<br />C’était là qu’il était<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br /><br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br /><br /></div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-17127561593313275232009-07-16T02:57:00.001-07:002009-07-17T03:32:23.315-07:00La voie royaleC’est un bâtiment gris<br />Au pied du Pnom<br />Lorsqu’on y va la nuit<br />On croit frôler les ombres<br />Et plus loin vers le fleuve<br />Quelques enfants<br />Saramani bien sûr<br />Que l’on vient voir aussi<br />Que l’on vient voir de prés<br /><br />Même si l’on s’ennuie<br />Alors on pense à lui<br />C’était là qu’il était<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br />Jusqu’à ce temple en ruine<br />Mais tout ne l’est-il pas<br />Mais tout ne l’est-il pas<br /><br />Où l’on vend des moineaux<br />Dans des cages d’osier<br />Que pour quelques riels<br />On verra s’échapper<br />S’envoler vers le ciel<br />Alors on pense à ça<br />Alors on pense à lui<br />Que tout était comme ça<br />On n’a pas changé depuis<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br />Jusqu’à ce temple en ruine<br /><br />Saramani m’a dit<br />Que comme il le voulait<br />D’être enterré ici<br />Une princesse charme<br />Vous le connaissez<br />Comme on connaît ici<br />Ce que personne ne sait<br />Ce que personne n’a dit<br />Alors on pense à lui<br />C’était là qu’il était<br />Comme un Naja<br />Dans le bassin<br />Où il nagea<br /><br />Dans le bassin<br />Où il nageaamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-92227297779030476202009-07-16T02:56:00.002-07:002009-07-17T03:32:38.205-07:00Veux-tu ?Veux-tu que je te couvre les épaules<br />Veux-tu que je t’allonge ou veux-tu que je t’aide<br />Veux-tu que nous fassions quelques pas au soleil<br />Ou bien à l’ombre, pour moi tout est pareil<br />Dans la demeure qui fut la notre<br /><br />J’allume ou bien j’éteins, veux-tu l’obscurité<br />Que je me tienne encore à tes côtés<br />Ou bien fermer les yeux, veux-tu que je me taise<br />N’entendre que Chopin, Mazurka Polonaise<br />Dans la demeure qui fut la notre<br />Dix mille saisons et puis<br />Dix mille saisons et puis<br /><br />Veux-tu que je t’entrouvre la fenêtre<br />Que tu sentes l’odeur que le printemps fait naître<br />Dans la demeure qui fut la notre<br /><br />Et j’ai posé mes yeux dans un coin du plafond<br />Et j’ai touché sa joue froide comme une feuille<br />Et le jour était là comme un enfant recueille<br />Un coupe d’oisillons<br />Un coupe d’oisillons<br />Un coupe d’oisillonsamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-37960648487756120022009-07-16T02:56:00.001-07:002009-07-17T03:32:56.196-07:00Pacte avec mon sangC’était un soir d’orage<br />Il a frappé à ma fenêtre<br />Je venais d’écrire quelques pages<br />Sur le destin de tous les êtres<br /><br />Qui vivent, qui dorment et qui mangent<br />Ne se sont pas aimés jusqu’au Gange<br />Depuis l’antiquité<br />Moi-même elle vient de me quitter<br /><br />Alors il s’est assis<br />C’était comme ça, c’était ainsi<br />On était frère depuis quelques heures<br />C’est là qu’il a sorti ses outils<br /><br />Il a dit : veux-tu la richesse<br />Etre connu jusqu’au Gwanshee<br />Au lieu de ta purée de détresse<br />De tes mains pleines de cambouis ?<br /><br />Je vois son visage enfin<br />Avec deux crochets pour les mains<br />Des trous à la place des yeux<br /><br />Je me suis vu dans le miroir<br />J’ai dit : je veux la fortune et la gloire<br />Ici, demain ou maintenant<br />Il a dit : signe, en me tenant<br /><br />D’aucun éternel passant<br />Je serai Jules Vernes ou Maupassant<br />C’est un pacte avec mon sang<br />Pacte signé avec mon sang<br /><br />On a du parler toute la nuit<br />Puis voilà le jour qui luit<br />Je vois son visage enfin<br />Mi vagabond mi musicien<br /><br />Priez pour notre salut<br />C’est le parchemin qu’il m’a lu<br /><br />C’était un soir d’orage<br />Il a frappé à ma fenêtre<br />Je venais d’écrire quelques pages<br />Sur le destin de tous les êtres<br /><br />Je serai Jules Verne ou Maupassant<br />C’est un pacte avec mon sang<br />C’est un pacteamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-63833031286853404022009-07-16T02:55:00.004-07:002009-07-17T03:33:10.263-07:00ChaînesOtez-moi ces chaînes que je vois la ville<br />Que je connaisse encore ces reines de beauté<br />Qui défilaient la nuit sur des chars allumés<br />Tandis que des capsules de bramas éventés<br />Jonchaient le macadam dans l’asphalte incrusté<br />Comme autant de médailles qui les auraient tentés<br />Comme autant de médailles<br />Otez-moi ces chaînes que je vois la ville<br /><br />Otez-moi ces chaînes<br />Que je redonne goût<br />A ce que je goûte<br />Que je vois la chenille<br />Au dessus de (…)<br />(…)<br />De ce monde tout à côté<br />Et les millions de familles<br />Se glisser<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je vois les eaux<br />Que je connaisse encore la mer démontée<br />Où je me suis baigné dans les docks et les ports<br />Couvert de (…) aux lèvres ciselés<br />Comme l’or des incas que l’on voit ruisseler<br />Jusqu’au (…) que l’on voit ruisseler<br />Otez-moi ces chaînes que je connaisse encore<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je les vois danser<br />Ces reines de la nuit sur leurs chars entrelacés<br />Couvertes de pierres et de rubis et de satin moiré<br />(…) ils se soulèvent dans le jour va monter<br />(…) ils soulèvent dans le jour<br /><br />Otez-moi ces chaînes que je les vois qui se promènent<br />Otez-moi ces chaînes que je les vois qui se promènent<br />Dans le jour qui se lève, qui s’est déjà levé<br />Dans le jour qui se lèveamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-15658236122297564272009-07-16T02:55:00.003-07:002009-07-17T03:33:26.134-07:00Ne les réveillez pasNe les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Comme de petits œufs<br />Comme de jeunes abeilles<br />De simples arbrisseaux<br />Poussant près des fontaines<br />D’où naissent toutes les eaux<br />Toutes rivières idem<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Un ongle de mica<br />Et la lèvre vermeille<br />Tandis qu’au dessus d’eux<br />Une forme attentive<br />Songe aux instants d’avant<br />Où elle était pareille<br />Elle était semblable<br />Objet sous une table<br />Haute comme une chaise<br />Petit meuble bancal<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipages<br />S’endormir<br />S’endormir<br />S’endormir comme ça<br /><br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Comme de petits soldats<br />Raisins sur une treille<br />Qu’on ne cueillera pas<br />Au milieu des vallons<br />Et des vallées sans nombre<br />Regardez-les dans l’ombre<br />De jouets insignifiants<br />Dans la chambre lilas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Ne le réveillez pas<br /><br />J’ai refermé la porte<br />De ce monde-ci<br />Afin que rien ne sorte<br />Comme d’un petit enclos<br />Au flan d’une colline<br />Où les choses poussent<br />(…) ouvrir bientôt<br />Une toison rousse<br />Lorsque l’automne est là<br />Ne les réveillez pas<br />Ils sont dans leur sommeil<br />Ne les réveillez pas<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipages<br />S’endormir<br />S’endormir<br /><br />J’ai refermé la porte<br />Ne me demandez pas<br />Si cette chambre existe<br />Si elle n’existe pas<br />Comme une place forte<br />Tandis que j’ai marché<br />Dans la chambre lilas<br />Ne les réveillez pas<br />Le reste est sans objet<br />Ne les réveillez pas<br /><br />Ce songe est indolore<br />Qui conduit là-bas<br />On en a vu des équipagesamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-83104257190132542022009-07-16T02:55:00.001-07:002009-07-17T03:33:46.047-07:00ObokJe ne suis pas de chez vous<br />Vous n’êtes pas de chez moi<br />Mais comme on se fait tatou<br />Je me retourne quelquefois<br />Comme je vais sans vous<br /><br />On peut tendre mille fois la joue<br />Fendre son manteau<br />On peut porter sa croix<br />Moi, je l’ai portée, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br /><br />Je ne suis pas de chez vous<br />De vos soldes, de vos marabouts<br />(…) dans les (…)<br />(…) ce siècle qui bout<br />Comme une marmite de fer<br />Un potage sans goût<br />On se retourne tout à coup<br />Comme on voudrait fendre du bois<br />Mettre le feu à tout<br />Comme je l’ai mis, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br /><br />De la colline de St Cloud<br />Je me retourne quelques fois<br />Le bateau va sans mat<br />Comme je vais sans vous<br />On peut tendre mille fois la joue<br />Fendre son manteau<br />On peut porter sa croix<br />Comme je l’aie portée, voyez-vous<br />De (…) à (…)<br />J’en garde quelques coups<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantés<br />Plantésamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-75915210955770580682009-07-16T02:54:00.003-07:002009-07-17T03:34:00.426-07:00FauvetteElle avait pas dormi depuis plus de trois jours<br />Une petite fauvette aux yeux peints<br />Avec des bagues aux doigts, une jupe de daim<br />Avec un blouson de satin<br /><br />Elle est partie dans le fond téléphoner<br />A on ne sait qui<br />On l’a vue qui pleurait<br />Et puis se recoiffer comme une furie<br />Se moucher dans sa manche<br /><br />Quelqu’un devait l’attendre dehors mais il neigeait<br />Elle a rabattu sa capuche, écrasé sa cigarette<br />Laissé quelques pièces de monnaie<br />Ramassé comme un petit Donald en peluche<br />Ramassé comme un petit Donald en peluche<br /><br />J’en aurais pas parlé si ce n’était pas un dimanche<br />Avec ce qu’on peut pleurer pour les hommes<br />Les petits, les moches, les grands, les têtes de pioche<br />Et ceux qui parlent jamais à personne<br />Et ceux qui parlent jamais à personne<br /><br />Quand j’ai vu qu’ils la suivaient<br />Qu’ils la mangeaient des yeux<br />La petite fauvette en parka<br />La petite fauvette<br /><br />Elle avait pas du dormir depuis pas mal de temps<br />Comme une alouette blessée<br />Parce qu’il faut dire qu’il y a pas souvent de printemps<br />Dans les rues de sa cité<br /><br />Il y avait un sapin de Noël planté<br />Un peu plus loin sur le parking<br />Et les loupiotes qui semblaient lui dire : va t’amuser<br />Avant que la vie te tombe dessus<br /><br />Je les aie vus qui marchaient<br />Dans cette neige fondue vers un camion<br />Et lui qui la tenait comme ça dans la nuit<br />Comme si elle avait bu<br />Qu’elle avait les jambes en coton<br />Qu’il fallait qu’elle dorme dans un vrai lit<br />Qu’il fallait qu’elle dorme dans un vrai lit<br /><br />Si je parle de ça, c’est que je me suis souvent demandé depuis<br />Ce que j’aurais pu faire de plus<br />Sinon l’asseoir de force et lui faire cracher son mal de vivre<br />Personne aurait jamais su<br />Personne aurait jamais su<br /><br />Laissez nous comprendre pourquoi tout est ainsi<br />Escrocs et malfaisants<br /><br />On en ramasse comme ça<br />Tous les automnes, tous les hivers<br />Les ongles encore accrochés<br />Sur quelques lambeaux de mystère<br /><br />Pourquoi s’était-elle enfuie de toute la chaleur<br />Que peuvent donner une mère, une soeur<br />Un père absent, violent,<br />Qui peut-être même avait tout brisé<br />Quand même laissé du bonheur<br />Quand même laissé du bonheur<br /><br />Et la dinde, à plus d’heure<br />Quand j’ai voulu m’en retourner<br />Tout ça m’était sorti de la tête<br />Comme toutes ces choses<br />Qu’on n’a jamais fini de ressasser<br />Alors le jour s’est levé<br />Alors le jour s’est levé<br /><br />Comme un chacal en manque d’amour<br />Qui lève une charogne<br />Et vient prendre la place de la nuit<br />Tous les arbres étaient blancs<br />Oh sûr, pas comme au temps des cigognes<br />Au dessus de toutes ces flaques de cambouis<br />Au dessus de toutes ces flaques<br /><br />A chacun son démon tapi qui peut sortir de l’ombre<br />Voilà la seule chose que je me suis dit<br />Vers un ailleurs indéfini aux portes du hasard<br />J’ai vu la vallée dans le brouillard<br />J’ai vu la vallée<br />Vers un ailleurs indéfini<br />Aux portes du hasard<br />J’ai vu la valléeamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-66823665300165778952009-07-16T02:54:00.001-07:002009-07-17T03:34:24.717-07:00Jardin des délicesQuand le monde autour de toi aura tant changé<br />Que toutes ces choses que tu frôlais sans danger<br />Seront toutes si lourdes à bouger<br />Seront toutes des objets étrangers<br /><br />Où l'a-t-on rangé<br />Ce bout de verger<br />Avec ses fleurs grimpantes<br />Sa lumière en pente<br />Couleur de dragée ?<br /><br />Quand le monde autour de toi sera mélangé<br />Que le drap de ta chambre dans l'ombre restera plongé<br />Que viendra la nuit aux pourpres orangés<br />Et sans rien de plus peut-être pour te protéger<br /><br />Où l'a-t-on rangé<br />Ce bout de verger<br />Avec sa glycine<br />Comme une racine<br />Dans la terre plongée ?<br /><br />Dans la terre plongée<br /><br />Jardin des délices<br />Tourne comme une hélice<br />Dans le fond du crâne<br />Tourne comme une héliceamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-55842684132132893562009-07-16T02:53:00.001-07:002009-07-17T03:34:38.702-07:00L’enfant soldatEnrôlé de force<br />Quelques coups de crosse<br />Sur un visage d'enfant<br />C'est comme un fruit qui se fend<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Mais que rien n'interdira<br />Vivant dans son trou comme un rat<br />Mais que rien n'interdira<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Nouveau Tchernobyl<br />De bave et de bile<br />Mais à nos portes qui se presse<br />Le chloroforme et la compresse<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Mais que rien n'empêchera<br />Vivant dans son trou comme un rat<br />Vivant comme un enfant soldat<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Kilomètre 20<br />Ils étaient bien vingt<br />Les cheveux rouges comme de l'étoupe<br />Avec la machette, le coupe-coupe<br /><br />Je l'ai posé près de la route<br />Et c'est cette eau sale qu'il a bue<br />Cadavres de chiens, de zébus<br />C'est cette eau sale qu'il a bue<br /><br />Car j'ai vu son visage<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture des villes<br />Dans le delta et la mangrove<br />Et la pourriture<br /><br />Une chaleur atroce<br />Le ciel qui se teinte en gris<br />Enrôlé de force<br />De Lagos à Conakry<br /><br />Quelques coups de crosse<br />Ces lèvres noires qui me sourient<br />Dures comme de l'écorce<br />De Lagos à Conakry<br /><br />Dans la jungle pire encore<br />Car j'ai vu son visageamerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7188124577665125290.post-63871871500395040242009-07-16T02:47:00.002-07:002009-07-16T14:10:35.531-07:00LE LANGAGE OUBLIE -2004<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwcwyuEAnnhaGPEsNHWsLidYcuMzOSnB6qNjGX8JPfs7S9jWdUa3Z3_Sbl7qZ63B3Lb8hX6ZE5eS_n5OnhciIhA319pSftEakOhhE4nSxQr6sAD9nbM2Ni4bP67VsZqqEtmZ0DL0iJMNo/s1600-h/35.bmp"><img style="WIDTH: 146px; HEIGHT: 149px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5358992746199979266" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwcwyuEAnnhaGPEsNHWsLidYcuMzOSnB6qNjGX8JPfs7S9jWdUa3Z3_Sbl7qZ63B3Lb8hX6ZE5eS_n5OnhciIhA319pSftEakOhhE4nSxQr6sAD9nbM2Ni4bP67VsZqqEtmZ0DL0iJMNo/s200/35.bmp" /></a><br /><div><br />Pochette du CD « Le langage oublié ». Les paroles transcrites ci-dessous sont celles que chantent Manset, non pas celles (parfois erronées) qui sont reproduites dans le livret qui accompagne le CD.<br /><br />Demain il fera nuit<br />Quand on perd un ami<br />Le coureur arrêté<br />A un jet de pierre<br />Mensonge aux foules<br />Le langage oublié<br />Que ne fus-tu<br />La fin du dernier monde connu<br />A quoi sert ?<br />Dans les jardins du XXIème siècle<br /><br /></div><div>On l’avait perdu de vue depuis 1998, mais pas d’oreille, signant dans l’intervalle des textes pour Juliette Gréco, Jane Birkin, et même Raphaël, son pénible collègue de label, ou Indochine, alors en quête de réhabilitation critique. Pour autant, nulle trace de changement langagier et thématique chez le presque sexagénaire, auteur de ce dix-septième album survenant en amont d’une actualité française tellement embouteillée qu’on craint l’effet de cannibalisation pour les principaux intéressés (Miossec, Manset, donc, et son fils spirituel Murat, à la seule lettre M de l’alphabet hexagonal). </div><div>Avec « Le langage oublié », Manset cultive son personnage de voyageur solitaire et misanthrope, pronostiquant un futur irréversible (« Demain il fera nuit »), arpentant la ville hostile (« Dans les jardins du XXIe Siècle »), ressassant sa tristesse infinie (« Quand on perd un ami ») ou son aquoibonisme légendaire (« À quoi sert ? »), tout en étirant ses chansons comme un jour sans pain (« Le coureur arrêté », « Le langage oublié »). « De même qu’on ne peut plus lire un bouquin de plus de trois pages, on ne pourra bientôt plus écouter un morceau de plus de deux minutes trente », regrettait-il récemment dans les colonnes de Libération. </div><div>Une déclaration qui trouve son écho dans le cinquième titre du disque aux accents reggae « Mensonge aux foules » : « Ce monde est celui de la dérision / On substitue le mal au bien / Sur les écrans la haine a le goût du pain / Les rejetés sont légion ». Hors des canons de la société du spectacle depuis 1968 et l’inaugural « Animal, on est mal », Manset reste encore et toujours une énigme. Sa voix marmoréenne, sa stature de commandeur, son catastrophisme clairvoyant (« La fin du dernier monde connu », splendide) et ses absences prolongées ne font qu’amplifier le plaisir incongru de ses retours aléatoires.<br /><br />Franck Vergeade, Magic, n°79, avril 2004<br /><br /><br />S'il y a bien une chose que Gérard MANSET nous aura appris, c'est la patience : toutes ces années d'attente depuis son dernier album « Jadis et naguère », puis son « Best of » (comprenant l'inédit « Artificiers du décadent » et quelques versions remixées). Aujourd'hui enfin, nous sommes récompensés avec ce nouveau CD « Le langage oublié ». Il aura fallu à Manet trois années d'enregistrement dans trois studios différents, pour voir apparaître son 17e album, comprenant dix chansons. </div><div>C'est un beau cadeau, mais quelle frustration quand nous savons que Manset a suffisamment de titres dans ses tiroirs pour sortir au moins trois albums supplémentaires. Ces six années d'absence depuis « Jadis et naguère » ne signifient pas qu'il soit resté inactif. Au contraire, il a mené plusieurs projets (musicaux et autres), dont un album mis de côté, « Journées ensoleillées », accompagné d'un livre de 480 pages contenant des récits de voyages et des photos, à paraître chez Flammarion. De cet album enfoui, deux titres ont été intégrés dans « Le langage oublié » : « La Fin du dernier monde connu » et « Dans les jardins du XXIe siècle ».<br /><br />La musique de Manset a la particularité d'être rassurante, de procurer un sentiment indescriptible, comme si le temps s'était arrêté. Les années passent, les styles musicaux se succèdent comme les saisons, sans pour autant altérer l'univers Manset. « Le langage oublié » continue là où « Orion » et « Revivre » s'étaient arrêtés. Nous naviguons à travers des pièces à la sonorité rock-prog, symphonique ou classique. Cette dualité entre modernisme et classicisme dans les arrangements est une tradition dans son oeuvre (« Demain il fera nuit », « Quand on perd un ami »… caractérisées par de somptueuses envolées de cordes (dirigées par Hervé Roy)…<br /><br />« Le langage oublié » (faisant allusion au langage courtois) aborde les thèmes chers à Manset : la nostalgie du passé, «la chute d'un monde perdu», «la misère d'un monde malade»… Ce sentiment de perte («C’est ce que l'Humanité a perdu avec la Grèce antique") n'enlève cependant pas l'espoir de trouver un jour un Eden théorique. C'est le message de la très belle pochette reproduisant un tableau de Magritte (Mesdemoiselles de L'Isle Adam - 1942). Cette représentation d'un Eden idyllique se veut être apaisante et douce face à la gravité de cet album… </div><div><br />Cédrick Pesque<br /><br /><br />"On marche de travers comme un crabe, et la mer descend". Je ne sais pas si cette phrase éclaire la vie de Manset, mais je crois qu'elle éclaire son oeuvre. C'est pourquoi il n'est pas possible d'y trouver une logique. Pas de fil conducteur, peut-être des périodes, surtout des retours, des avancées, des arrêts, des essais, des variations, beaucoup de variations...<br /><br />« Le langage oublié » apparaît comme un contrepoint à l'album précédent. C'est un patchwork de morceaux regroupant les divers styles de Manset, avec une avancée vers d'autres nouveaux (« Mensonges aux foules », « Que ne fus-tu »). Ici point d'unité, pas de véritable cohérence, hormis la fréquente nostalgie du passé, mais ce n'est plus l'objet du discours. Il me semble que l'enchaînement des morceaux a été très soigné. Celui de "langage oublié" juste derrière "mensonges..." est particulièrement grandiose.<br /><br />Il a été longuement discuté ici de la verbosité de cet album. Je trouve qu'elle est indéniable, l'épure du génial « Vases bleues » peut paraître lointaine, oui... Mais comme d'autres l'ont souligné, cette verbosité n'est pas vraiment nouvelle. D'ailleurs, réfléchissez, quel autre album album de Manset est un patchwork verbeux ? Cherchez bien, cherchez loin, oui... l'album « 1968 ».<br /><br />Ne vous y trompez pas, ne croyez pas Manset lui-même, le langage dont il parle n'est pas oublié, il l'a été, il ne l'est plus. Le seul fait de se rendre compte qu'il a été oublié est déjà une façon de le retrouver. Ce langage, Manset l'a longtemps rejeté, il osait même dire qu'il n'était pas « chanteur », tout juste ne rejetait-il pas qu'il était « auteur compositeur ». Car oui, ce langage oublié et retrouvé est celui de la chanson…<br /><br />Cet album est comme un achèvement de la communion entre ses mots et ses sons. N'avez-vous pas remarqué comme le mariage des deux y est constant et d'une qualité extraordinaire ? J'ai toujours considéré que c'était la spécificité marquante du style Manset, et il la met ici en exergue. Certains considèrent chaque élément séparément. Ils pensent que pour les paroles il y a eu mieux et que la musique est altérée par la présence constante des paroles. C'est sûrement vrai, mais, comme considérer séparément le dessin et le texte d'une BD, cette dissociation n'a pas lieu d'être dans un album de chansons. Son écoute me fascine d'abord par la richesse du jeu continuel entre paroles et musique, d'autant plus qu'il y a la troisième dimension de la voix, celle toujours aussi belle de Manset...<br /><br />Alain Beyrand, Le langage retrouvé, Message publié le 4 mars 2004, forum Manset Revivre<br /><br /></div><div></div><br /><div><strong>Demain il fera nuit<br /></strong><br />Demain il fera nuit<br />Je lui lu dans un livre<br />Et les enfants iront<br />De porte en porte<br />De ville en ville<br />Et les rats s’enfuiront<br />De porte en porte<br />De ville en ville<br /><br />Demain il fera nuit<br />Et les enfants<br />Et les enfants iront<br />De porte en porte<br />De ville en ville<br />Et les rats s’enfuiront<br />De porte en porte<br />De ville en ville<br />Et toi que j’ai connue là-bas<br />Près d’un long bâtiment de bois<br />Aux yeux si noirs<br />Aux dents d’ivoire<br />Au sourire si fragile<br />Aux longs membres plus fins qu’un fil<br />Aux longs membres plus fins qu’un doigt<br />Aux doux sourire qui brûle<br />Aux lèvres<br />Aux doux sourire qui brûle<br />Aux lèvres qu’on boit<br />Comme une idole<br />Comme une icône<br />Une divinité<br />Des îles lointaines<br />Des îles<br /><br />Comme une idole<br />Comme une icône<br />Une divinité<br />Des îles lointaines<br />Des îles<br /><br />Demain, il fera nuit<br />Je l’ai lu dans un livre<br /><br />Et peut-être qu’après<br />Alors un jour quand même<br />Il fera jour pour toujours<br />Et que ce soleil-là sera<br />Le feu d’un incendie<br />Au milieu défendu<br />Que les enfants iront<br />En demandant pourquoi<br />Prolonger un peu plus<br />Ce besoin de vivre<br />Ce besoin de vivre<br />Alors on leur dira de suivre<br />La ligne des maisons en feu<br />De se faire une raison<br />De se faire une raison<br /><br />Demain il fera nuit<br />Je l’ai lu dans un livre<br />Et toi que j’ai connue là-bas<br />Au pied d’un bâtiment de bois<br />Aux yeux si noirs<br />Aux dents d’ivoire<br />Au sourire si fragile<br />Comme une icône<br />Comme une idole<br />Une divinité<br />Des îles lointaines<br />Des îles<br /><br />Demain il fera nuit<br />Je l’ai lu dans un livre<br /><br />Douleur lointaine<br />En rêve, en rêve<br />Réveille-toi<br />Dépêche-toi<br />Le volcan se soulève<br />En rêve, en rêve<br />Et crache tout ce qu’il a de feu<br />De lave qui coulera vers toi<br />De fièvres et de fièvres<br />Comme l’Etna<br />Comme l’Etna<br />A recouvert de cendres<br />A gelé dans la pierre<br />Le monde d’Alexandre<br />Et celui-là te recouvrira<br />De Surabaya<br />Va recouvrir ton univers<br />De plantes et de plantes<br />De bleus et de verts<br />De cendres et de cendres<br />De courbes et d’ellipses bientôt<br />Par l’apocalypse<br />Car demain il fera nuit<br />Je l’ai lu dans un livre<br />Mais toi<br />Aux longs membres plus fins qu’un doigt<br />Aux longs membres plus fins qu’un fil<br />Au doux sourire fragile<br />Au long baiser qui brûle<br />Aux lèvres<br />Au long baiser qui brûle<br />Aux lèvres<br /><br /><strong>Quand on perd un ami<br /></strong><br />Quand on perd un ami<br />C’est peut-être qu’il dort<br />Dans un autre univers<br />De gel et de bois mort<br />Dans un autre décor<br />Simplement affaibli<br /><br />Quand on perd un ami<br />Son âme se décolle<br />Comme un papier jauni<br />Papyrus d’école<br />C’est que l’on a grandi<br /><br />Quand on perd un ami<br />Comme dans un tamis<br />Après que le cambiste<br />Ait déserté la salle<br />Ait déserté la salle<br /><br />Dans le jour indolore<br />Et dans l’air inodore<br />Repose sur le pourpre<br />Entouré des siens<br />Et pas même un chien<br />Pour lécher sa paume<br />Son bras recourbé<br /><br />Quand un ami s’en va<br />Disparaît de son lit<br />Par de nouveaux sherpas<br />Pour de nouveaux pays<br /><br />Quand on perd un ami<br />De la lumière subsiste<br />Comme dans un tamis<br />Après que le cambiste<br />Ait déserté la salle<br /><br />Peut-être ce n’est pas<br />Ce qu’on nous en a dit<br />Si là-bas il fait froid<br />Comme il le fait ici<br /><br />Quand on perd un ami<br />Qui nous découvrira<br />Fakir embaumé<br />Transpercé de pointes<br />Et lorsque le jour pointe<br />Pas même un drap<br />Pour cacher ses yeux<br />Quand un ami s’en va<br /><br />Quand on perd un ami<br />De la lumière subsiste<br />Comme dans un tamis<br /><br /></div><div><strong>Le coureur arrêté<br /></strong><br />Salle des pas perdus<br />Salle des pas trouvés<br />Et des mégots déchus<br />Aux anges révoltés<br />Sur des banquettes creuses<br />Aux siéges arrachés<br />Dans une gare obscure<br />Cathédrale rieuse<br /><br />Cathédrale rieuse<br />Comme une fleur exquise<br />Sur sa tige dressée<br />Dans l’urine des chiens<br />Lorsque les papiers volent<br />Que le marcheur se souvient<br />Qu’il a souvent marché<br />Et qu’il ne marche plus<br />Et le voilà courbé<br /><br />C’est un musée de cire<br />Où s’ébranlent les trains<br />On dit que ce coeur bat<br />Que ce poumon respire<br />Mais<br />Quand se grattent les fées<br />Et se mouchent les princes<br />Dans l’avenant zéphyr<br />Qui vient par les travées<br />De ce nouvel empire<br />Ouvert la nuit, le jour<br />Sous les lampes amies<br />Et le marbre toujours<br /><br />Lorsque le coureur tombe<br />Il est midi peut-être<br />Et la foule des quais<br />Grimace sous la pluie<br />Sans lui parler jamais<br />Sans le panser non plus<br />Quand sa nuque craquait<br />Comme une lame bleue<br />Comme un pot de miel<br />Qui le pénétrerait<br /><br />On dit<br />On dit que ce cœur bat<br />Que ce poumon respire<br />Mais ce qu’on ne dit pas<br />C’est pour combien de peu<br /><br />Alors il se rhabille<br />Ou bien on le ramasse<br />Dans ce musée de cire<br />Un visage prend place<br />Qui fut lui autrefois<br />Se penche et puis l’embrasse<br />Mais comme on ne meurt pas<br />Dans la continuité<br />D’éternelles caresses<br />Le coureur se dilue<br />Et puis bientôt se dresse<br />Tandis que tout s’éteint<br />Tandis que tout s’éteint<br /><br />Salle des pas perdus<br />Salle des pas trouvés<br />Et des mégots déchus<br />Aux anges révoltés<br />Sur des banquettes creuses<br />Aux sièges arrachés<br />A demi renversés<br />Dans une gare obscure<br /><br />Cathédrale rieuse<br />Comme une fleur exquise<br />Sur sa tige dressée<br />Dans l’urine des chiens<br />Lorsque les papiers volent<br />Le marcheur se souvient<br />Qu’il a souvent marché<br />Et qu’il ne marche plus<br />Et le voilà courbé<br />Dans l’immobilité<br /><br />C’est un musée de rire<br />Où s’ébranlent les trains<br />On dit que ce coeur bat<br /><br />Lorsque le coureur dort<br />Dans son geste arrêté<br />Il est midi dehors<br />Il est midi toujours<br />On dit que c’est la ville<br />Et le balayeur passe<br />Qui va de place en place<br />Jaune phosphorescent<br />Dans la graisse et le sang<br />Dans l’essence et la crasse<br />La poussière et le vent<br />Et le balayeur passe<br />Jaune phosphorescent<br /><br />Et le balayeur passe<br />On dit que c’est la ville<br />Et ses bennes bruyantes<br />Et le balayeur chante<br /><br />Et le balayeur passe<br />Qui va de place en place<br />Jaune phosphorescent<br />Dans l’essence et la crasse<br />La poussière et le sang<br />Et le balayeur passe<br />Jaune phosphorescent<br /><br />Et le balayeur passe<br />On dit que c’est la ville<br />Et ses bennes bruyantes<br />Et le balayeur chante<br /><br /><br /><strong>A un jet de pierre<br /></strong><br />À un jet de pierre<br />Le bonheur est passé<br />Se tenant les paupières<br />Comme un grand blessé<br />Qui craindrait la lumière<br />De ses vies passées<br />Ses campagnes guerrières<br />Dans une eau glacée<br />Où le sage se trempe<br />Comme une épée trempée<br />Car qui de nous jamais<br />Ne s’est trompé<br /><br />À un jet de pierre<br />Le bonheur est passé<br />Dans son habit de nuit<br />De velours damassé<br />Aux clochettes d’argent<br />De liserons, de lierre<br />Dont chacune est le sang<br />Dont chacune est la chair<br />De ceux qu’il a bénis<br />Protégés de tout<br />Car qui de nous ne fut<br />Jamais à sa merci<br />Jamais à sa merci<br />Sa merci<br />Fut à sa merci<br /><br />À un jet de pierre<br />Le bonheur est passé<br />S’est penché vers le sol<br />Vers la terre tassée<br />A planté une fleur<br />Comme un girasol<br />De sa main sans couleur<br />De sa main gantée<br />Voilà comme il se donne<br />Voilà comme il aime<br />Mais qui de nous jamais<br />N’a fait de même<br /><br />À un jet de pierre<br />Le bonheur est passé<br />Nul ne l’a suivi<br />Ni n’a ramassé<br />Ce qu’il avait écrit<br />Ce qu’il avait laissé<br />Quelque chose de gris<br />Deux lettres enlacées<br />Comme deux initiales<br />Peut-être d’une autre<br />Probablement peut-être<br />Un peu les nôtres<br />Un peu les nôtres<br />Les nôtres<br />Les nôtres<br /><br />Dans un coin du bar<br />Le bonheur est assis<br />Sorte de vieillard<br />Comme n’importe qui<br />Qui ne dit pas merci<br />Pour tout ce qu’il a bu<br />Tout qu’il a pris<br />Et qu’il n’a pas rendu<br />Dans le jour qui se lève<br />Dans la nuit qui fut<br />Qui de nous jamais<br />Heureux ne fut<br />Heureux ne fut<br />Jamais heureux ne fut<br />Jamais heureux ne fut<br /><br />Heureux ne fut<br />Jamais heureux ne fut<br />Jamais heureux </div><div></div><div><br /><strong>Mensonges aux foules<br /></strong><br />Aimés, aimés<br />Aimés, aimés<br /><br />Ce monde est celui de la dérision<br />On substitue le mal au bien<br />Sur les écrans la haine a le goût du pain<br />Les rejetés sont légions<br /><br />Et plutôt que de chercher l’absolution<br />Dans l’amour, l’évangile, la compassion<br />On préfère laisser le sol en friches<br />Dirigeants qui pillent, dirigeants qui trichent<br /><br />Mensonge aux foules assagies<br />Sur l’assiette au beurre le temps s’enfuit<br />Comme brûle la flamme d’une bougie<br />Mensonge aux foules, démagogie<br /><br />On voudrait refaire le monde<br />On voudrait la puissance d’une bombe<br />Que tous ceux qui nous parlent de lendemains<br />Se méfient de nos rires assassins<br /><br />Mensonge aux foules assagies<br />Dans une gigantesque hémorragie<br />Dans laquelle plus personne ne réagit<br />Bel opium du peuple devenu simple tabagie<br /><br />Quand nous aurons tout pris, tout vaincu<br />Que les poètes entre tous seront connus<br />Et l’homme libre enfin de tout chantage<br />Découvrant l’amour comme le seul visage<br /><br />Alors nous serons tristes et peut-être inquiets<br />De ce que nous redoutions en secret<br />Que différents de nos aînés, nous ne sommes pas<br />Et nous dirons peut-être pourquoi pas<br /><br />Mensonge aux foules assagies<br />Puisque c’est de trahison qu’il s’agit<br />Nous serons tous alors peut-être, par magie<br />Aimés, aimés<br />Aimés, aimés<br />Aimés, aimés<br /></div><div><br /><strong>Le langage oublié<br /></strong><br />Un jour le soleil passe<br />Le soleil est passé<br />Et puis l’ombre s’installe<br />Grandit de tous côtés<br />Rose<br />Dont les pétales<br />Ont jailli un matin<br />Ont jailli un été<br />Se souviennent et se taisent<br />Et gardent ce venin<br />En eux, profondément<br /><br />Qui saurait lire encore cette langue oubliée<br />Dont l’encre même a l’air d’avoir fondu<br />D’avoir rongé le centre du cahier<br />Qu’elle avait laissé là un jour lointain<br /><br />Il s’est levé ce malade inconnu<br />Et le voilà parti par son chemin<br />Sans avoir ni touché à rien, ni même bu<br />Il s’est levé sans avoir répondu<br /><br />Ce langage oublié quelqu’un le saurait-il<br />Qui rendait parait-il heureux le genre humain<br />Aujourd’hui c’est hier, hier c’était demain<br />Il suffit de s’asseoir et de guetter<br />Il suffit de s’asseoir<br /><br />Qui parle encore cette langue oubliée<br />Par laquelle nous nous étions connus<br />Dont il ne reste, en partie dépecés<br />Qu’un songe, qu’une illusion, qu’un rêve<br /><br />Le malade se tait, ne répond pas<br />De sa bouche aujourd’hui toute édentée<br />A-t-elle connu quelques jolis baisers<br />Comme une eau pure, comme une coupe fraîche<br />Comme un murmure<br /><br />Qui parle encore ce langage inconnu<br />Par lequel nous nous étions trouvés<br />Et découverts ensemble<br />Comme une eau pure, comme une coupe fraîche,<br />Comme un murmure<br /><br />Aujourd’hui c’est hier, hier c’était demain<br />L’homme et la femme allaient main dans la main<br />Le malade se tait, ne répond pas<br />L’homme et la femme allaient<br />Au même pas<br />Au même pas<br /><br />Qui parle encore cette langue finie<br />Ni ailleurs ni là-bas, pas plus ici<br />Pas plus vers les confins que tout en bas<br />Ni langage ni rien, pas plus de forme<br />Etait-il de Sumer ou bien cunéiforme<br />Ce langage<br />Ce langage<br /><br />Qui dit qu’un coeur dans un vase fermé<br />Comme une fleur pourra se ressaisir<br />Avec un peu de pluie ou d’eau, ou de plaisir<br />Avec un peu de temps, d’éternité<br /><br />Ce langage oublié quelqu’un le saurait-il<br />Aujourd’hui c’est hier, hier c’était demain<br />L’homme et la femme allaient<br />L’homme et la femme allaient par le même chemin<br />Où nous seront nous-même<br />Un jour<br />De nouveau<br /></div><div><br /><strong>Que ne fus-tu </strong><br /><br />Que ne fus-tu une autre mère<br />Que ne fus-tu un songe<br />Que ne fus-tu une autre mère<br />Que ne fus-tu un songe<br />Dans ce passé amer<br />Où mes racines plongent<br /><br />Que ne fus-tu une autre mère<br />Que ne fus-tu un songe<br />Près de cette rivière où je m’allonge<br /><br />Que ne fus-tu une autre<br />Une autre, une autre<br />Que ne fus-tu<br />Car tout commence<br />En ce temps sans défense<br />Que ne fus-tu,<br />Que ne fus-tu<br />Que ne fus-tu<br /><br />Les coups l’hiver la faim,<br />Mais non rien de cela ne fut<br />Rien de cela<br />On te méprise et l’on te craint<br />Attend, ou bien recommence<br />Au lien de ça tout fut doré<br />Comme une miche au four<br />Comme un pain du matin<br />Et décoré<br />De frise, de sucre glace autour<br />De petits napperons brodés<br />Mais que ne fus-tu une autre<br />Front bas et front têtu<br /><br />Que ne fus-tu une autre mère<br />Que ne fus-tu un songe<br />Dans ce passé amer<br />Où mes racines plongent<br /><br />Que ne fus-tu une autre mère<br />Que ne fut-tu un songe<br />Près de cette rivière où je m’allonge<br /><br />Au bord du pré l’agneau qui parlerait<br />Ou bien retournerait à l’ombre<br />Enfiler ses habits<br />Redevenu silencieux<br />De ce pré aujourd’hui déteint<br /><br /></div><div><strong>La fin du dernier monde connu<br /></strong><br />On voit la fin du dernier monde connu<br />La fin du dernier monde qu’on eut<br />La fin du dernier monde possible<br />L’honnête homme devient la cible<br />Le bandit s’en va satisfait<br />Et nul ne sait ce qu’il a fait<br />On voit la fin du dernier monde visible<br />La fin du dernier monde humain<br />La fin de ce qui fut paisible<br />La fin du dernier monde latin<br /><br />Famille amie sur qui je pleure<br />Avec mes yeux d’enfant nourri<br />Qui a vu rivières et pays<br />Aimons-nous, ma mie, s’il est temps<br />Tandis que du bord de l’étang<br />On voit la fin<br />On voit la fin des derniers temps<br />Tandis que du bord de l’étang<br />On voit la fin des derniers<br />On voit la fin des derniers temps<br /><br />Ce monde on le portait<br />Ce monde on le portait en nous<br />Et le voilà qui se défait<br />Et le voilà qui se dénoue<br />Revenu de tous les courroux<br />De toutes les guerres, de tous les coups<br />De tous les marbres et les satins<br />Aimons-nous, ma mie, ce matin<br />Par delà le miroir<br />Par delà le miroir<br /><br />On voit la fin du dernier monde aimé<br />On en serait presque étonné<br />Dans la mêlée le bruit des larmes<br />La cacophonie, le vacarme<br /><br />Aimons-nous, ma mie<br />Aimons-nous, ma mie, s’il est temps<br />Tandis que du bord de l’étang<br />On voit la fin des derniers<br />On voit la fin des derniers temps<br />Tandis que du bord de l’étang<br />On voit la fin des derniers<br />On voit la fin des derniers temps<br /><br />On voit la fin du dernier monde connu<br />La fin du dernier monde qu’on eut<br />La fin du dernier monde possible<br />La fin du dernier monde vivant<br />La fin du dernier monde d’avant<br /></div><div></div><div><strong>A quoi sert?<br /></strong><br />À quoi sert de pleurer<br />Sur ce qui n’est plus<br />Sandales dorées<br />Lèvres qui se sont tues<br />A quoi sert de pleurer<br />Sur ce qui n’est plus<br />Boucles adorées<br />Sucre fondu<br />A quoi sert de pleurer<br />Sur ce qui n’est plus<br />Fontaines asséchées<br />Falaises redevenues<br /><br />Toi, le tout petit enfant qui voit dans la maison<br />Passer les poussières, danser sans en chercher la raison<br />Qu’ils étaient beaux les meubles toujours blonds<br /><br />À quoi sert de courir<br />Sur ce qui s’est enfui<br />Dans le fond de la mer<br />Tout au bout de la nuit<br />A quoi sert de courir<br />Sur ce qui n’est plus<br />Une gorge un rire<br />Qu’il aurait fallu<br />Attacher, ou pire<br />Noyer dans de la glu<br />Une forme de cire<br /><br />Toi le tout petit enfant qui voit dans la maison<br />Passer les poussières, danser sans en chercher la raison<br />Qu’ils étaient beaux les meubles toujours blonds<br />Dans le vestibule<br />L’immense pendule<br />Dans ce salon<br /><br />A quoi sert de courir<br />Sur ce qui n’est plus<br />Qui ne vit ni ne respire<br />Qui ne chante plus<br />A quoi sert de courir<br />Sur ce qui n’est plus<br />Le reste peut venir<br />Le reste peut venir<br /></div><div><br /><strong>Dans les jardins du XXIème siècle<br /></strong><br />Dans les jardins de XXIème siècle<br />Où les enfants clonés jouent sous les arbres<br />Le chagrin, la gaieté, ont la couleur du marbre<br />Et rien n’est plus de ce qui fut aimé<br />Et rien n’est plus de ce qui fut aimé<br />Souvenez-vous de ces longues gorgées<br />De cette eau pure le ciel était gorgé<br /><br />Dans les jardins du XXIème siècle<br />Où les enfants clonés jouent en rêvant<br />A ce que furent la chair, les larmes et le sang<br />Quand rien n’est plus ce qu’il était avant<br />Quand rien n’est plus ce qu’il était avant<br /><br />Souvenez-vous de ces chansons anciennes<br />Ne reste plus que le filet de vent<br />Qui fait tourner là-bas les éoliennes<br />Dont les longs doigts s’étendent sur la plaine<br />Souviens-toi que je t’aime<br />Rappelle-toi les mots<br />Je sais qu’il faut se détourner de toute chose humaine<br /><br />Dans ce jardin maudit<br />Où les enfants mauvais jouent sous les branches<br />Souvenez-vous que la folie les guette<br />Dans ces massifs aux lustres éclatants<br /><br />En ce jardin maudit du XXIème siècle<br />Où les enfants mauvais jouent sous les branches<br />A quelques faux moineaux jetant de fausses miettes<br />Cependant qu’on leur dit que c’est dimanche<br />Cependant qu’on leur dit que c’est dimanche<br /><br />Souvenez-vous que la folie les guette<br />Dans ces massifs aux lustres éclatants<br />Dans ces jardins et leurs gazons mutants<br />Et nous peut-être un jour, les imitant<br />Les imitant<br /><br />Souvenez-vous que la folie les guette<br />Dans ces massifs aux lustres éclatants<br />Dans ces jardins et leurs gazons mutants<br />Et nous peut-être un jour, les imitant<br />Les imitant<br />Les imitant </div>amerzonehttp://www.blogger.com/profile/08267513171893593582noreply@blogger.com0